Ouessant, Molène et Sein ont donné, mardi 6 septembre, le coup d’envoi à un programme visant 100 % d’approvisionnement énergétique renouvelable d’ici à 2030. Ces trois îles situées au large du Finistère ne sont pas raccordées au réseau électrique du continent et dépendent aujourd’hui exclusivement de centrales au fioul, à l’exception d’Ouessant qui bénéficie de la production de l’hydrolienne Sabella. Cette dernière a injecté à partir de 2015 et pendant plusieurs mois de l’électricité sur l’île, avant d’être relevée et ramenée à Brest en juillet pour une série de tests. Elle devrait être à nouveau immergée dans le puissant courant à l’automne et la PME quimpéroise prévoit à terme l’implantation d’une ferme pilote dans le courant du Fromveur. Avec ce programme, les trois îles bretonnes misent désormais sur l’efficacité énergétique et sur des parcs hydroliens, éoliens ou solaires. Il a vocation à être décliné, dans douze des îles réunies au sein de l’association des îles du Ponant.
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L’Actu revient le 7 septembre
Votre rendez-vous hebdomadaire avec les dernières nouvelles des énergies renouvelables revient dès le 7 septembre. Toute l’équipe de l’Observatoire des énergies renouvelables et du Journal des Énergies Renouvelables vous remercie pour votre fidélité et vous souhaite un très bel été !
La Caisse des dépôts en formation
Greensolver a annoncé lundi 11 juillet avoir été retenu par le groupe Caisse des dépôts pour former ses collaborateurs. La société qui se définit comme « expert technique indépendant dédié à l’éolien et au solaire » sera ainsi en charge de la formation de 220 collaborateurs du groupe Caisse des dépôts, tous membres de la Direction des investissements et du développement local. « Il est impératif que les acteurs publics, souvent situés en première ligne, soient sensibilisés et formés par les experts du secteur. Cela ne pourra que favoriser et faciliter la bonne expansion des énergies renouvelables en France », commente Guy Augier, PDG de Greensolver, cité dans un communiqué. Greensolver s’est vu confier cette « nouvelle mission » suite à un appel d’offres lancé en février dernier.
À quand le doublement du Fonds chaleur ?
Dans un communiqué commun diffusé le 8 juillet, collectivités territoriales et professionnels s’inquiètent du retard pris dans la mise en place des aides annoncées pour développer les réseaux de chaleur et de froid. Quatre organisations (Amorce, Fedene, SNCU et Via Séva) demandent ainsi à la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, « l’augmentation réelle et immédiate » du Fonds chaleur dont le doublement de sa dotation a été à plusieurs reprises annoncé par la ministre. Les organisations souhaitent également « l’indexation des aides aux réseaux de chaleur sur l’évolution réelle du prix du gaz », la mise en place opérationnelle du Crédit d’impôt transition énergétique (CITE) pour le raccordement aux réseaux de chaleur vertueux, une accélération de l’augmentation de la Contribution climat énergie et le lancement d’un appel à projet « Nouveaux écoréseaux de chaleur ».
La France au rapport
L’OCDE a rendu lundi 11 juillet son Examen sur la politique environnementale de la France dans lequel elle plaide pour des mesures fortes dans l’agriculture, les transports, mais surtout l’énergie. Après avoir alerté sur le vieillissement du parc nucléaire français, elle rappelle que « la France est en retard sur ses objectifs de développement des énergies renouvelables. Ils représentent actuellement 14,6 % de la consommation finale brute d’énergie, l’objectif 2020 de 23 % de renouvelables sera difficile à atteindre ». Et Angel Gurría, secrétaire général de l’OCDE, d’exhorter la France à « fixer les trajectoires de développement des différentes énergies pour donner de la visibilité de long terme aux investisseurs ». Il invite la France à « mettre en œuvre la loi de transition énergétique ». L’Examen recommande de même d’instaurer rapidement la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). « Cette feuille de route permettra de planifier et ainsi favoriser les investissements, en cohérence avec la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). »
350 M€ pour un nouveau fonds dédié aux EnR
Mirova a annoncé lundi 4 juillet avoir conclu la levée de son troisième fonds d’investissement dédié aux projets d’énergies renouvelables : Mirova-Eurofideme 3. Ainsi, 350 M€ ont été levés, dépassant l’objectif initial de 200 M€, se félicite la filiale de Natixis Asset Management dans un communiqué. « La Banque européenne d’investissement a notamment investi 40 M€ aux côtés d’institutionnels, de fonds, de fondations et de family offices », précise Mirova. Eurofideme 3 a déjà réalisé huit investissements pour un montant cumulé de près de 100 M€ et 300 MW de projets solaires, éoliens et hydrauliques à travers l’Europe, en particulier en France et dans les pays nordiques. Il a en outre reçu le label « Transition énergétique et écologique pour le climat », lancé en mai dernier par le ministère de l’Environnement.
Des mesures pour combler le retard
France Biométhane a publié hier mardi 5 juillet un « Benchmark des filières européennes ». L’occasion pour le think tank lancé en avril dernier (cf. L’Actu du 6 avril 2016) regroupant des acteurs du secteur (développeurs de projets, producteurs et distributeurs de gaz, etc.) d’exposer des mesures pour développer la filière en France et ainsi « rattraper le retard pris par la France par rapport à ses voisins européens ». À savoir, entre autres : une simplification de la réglementation (limitation de la période de recours, développement du biométhane comme carburant, etc.), un tarif d’achat pour le biométhane injecté dans le réseau étendu au biométhane non injecté, et un maintien du niveau du tarif d’achat et son extension à 20 ans. Dans un communiqué, le think tank explique avoir « entamé un tour de France auprès de différents institutionnels afin de leur présenter ce programme ».
La centrale de Bouillante passe sous pavillon américain
Comme attendu (cf. L’Actu du 16 mars 2016), Géothermie Bouillante appartient officiellement au groupe américain Ormat à partir de ce mercredi 6 juillet. L’accord final a été signé hier mardi par Ségolène Royal au ministère de l’Environnement. Ormat rachète ainsi 60 % de la centrale guadeloupéenne pour un montant d’environ 50 M€. La France garde cependant un pied dans l’entreprise : le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) par sa filiale Sageaos et la Caisse des dépôts et consignations conservent chacun 20 % de participation. « Cette opération va se traduire par des investissements à hauteur d’au moins 10 M€ pour développer la centrale, optimiser son fonctionnement et tripler sa capacité installée pour atteindre 45 MW en 2021 », assure la ministre dans un communiqué, précisant qu’elle se rendra prochainement en Guadeloupe pour « s’assurer de la bonne exploitation de la ressource géothermale et du respect des engagements du nouvel exploitant ».
L’assurance devient obligatoire
C’est officiel : à partir du 1er janvier 2017, les professionnels qui interviennent dans les activités géothermiques de minime importance (moins de 200 mètres de profondeur et inférieures à 500 kW) devront être couverts par une assurance destinée à réparer tout dommage immobilier causé à des tiers. Le décret paru le 26 juin dernier, permettant la mise en application de ce que prévoyait la loi pour la transition énergétique, précise notamment le montant minimal du plafond de garantie des contrats souscrits, leurs durées de garantie et les obligations que les professionnels sont tenus de respecter. Il étend également le champ des activités géothermiques de minime importance à celles relatives au refroidissement, et non plus uniquement au chauffage.
Le Brexit changera-t-il la politique énergétique britannique ?
Les spécialistes de l’environnement outre-Manche s’inquiètent des possibles répercussions du Brexit. Car en matière d’énergie, par exemple, c’est la directive européenne sur l’énergie qui imposait jusqu’ici au Royaume-Uni de produire 15 % de son énergie à partir de sources renouvelables d’ici 2020. Cet objectif sera-t-il abandonné ? Les signaux ne sont pas encourageants… La réforme du marché de l’électricité menée depuis deux ans au Royaume-Uni n’est pas favorable aux EnR et les politiciens en faveur du Brexit sont climatosceptiques, ce qui ne risque pas d’arranger les choses. Quant à l’accord de Paris, Christiana Figueres, l’une des architectes de l’accord, avait prévenu : il devra être recalibré en cas de Brexit. Il n’est donc pas sûr qu’à long terme, le Royaume-Uni continue à suivre la voie la plus verte.