Le stockage de l’énergie se développe dans le BTP

Une dizaine d’entreprises adhérentes du pôle de compétitivité S2E2, le cluster Smart Electricity, présente aujourd’hui, à Nantes, ses nouveautés aux professionnels du stockage de l’énergie. Parmi les entreprises, on trouve Powidian. La start-up tourangelle, d’à peine deux ans et née d’un essaimage d’Airbus, a mis au point la solution Sages (Smart Autonomous Green Energy Station), une station de stockage d’électricité grâce à l’hydrogène. L’énergie, issue des panneaux solaires, alimente des batteries court terme et un stockage long terme, avec un électrolyseur produisant, à partir d’eau, de l’hydrogène stocké dans des réservoirs. Sages est utilisé depuis un an dans un refuge du parc national de la Vanoise et en cours d’installation dans le village de Mafate à la Réunion. Peu à peu, les usages se diversifient vers les écoquartiers, le résidentiel ou le commerce. « Les promoteurs de bâtiments à énergie positive préfèrent stocker l’énergie produite plutôt que consommer celle du réseau, et ainsi diminuer le coût de l’abonnement, explique Sylvain Charrier, directeur du développement commercial chez Powidian. Économiquement, la solution hydrogène est avantageuse. » La start-up est en relation avec le ministère de la Défense, un groupe de luxe, les magasins Carrefour… Cette entreprise de 16 salariés n’a pas fini de faire parler d’elle.

29 lauréats pour l’appel à projets « Territoires hydrogènes »

29 projets ont été labellisés à l’issue de l’appel à projets « Territoires hydrogènes », ont annoncé le 3 novembre le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer et le secrétariat d’État à l’Industrie. Cet appel à projets avait été lancé en mai dernier dans le cadre des travaux sur le stockage d’énergie de la solution « Mobilité écologique » de la Nouvelle France industrielle. Les lauréats bénéficieront d’un accompagnement par des financeurs pour mobiliser les dispositifs de soutien permettant de concrétiser leurs projets. Les lauréats sont répartis en huit territoires ayant déposé des projets, trois « projets avec un intérêt territorial fort » et quatre « avec un grand intérêt économique ».

Vers des bâtiments ready

Fournir des recommandations pour élaborer des bâtiments smart grids ready, voici l’objectif du guide publié par le Club Smart Grids Côte d’Azur et impulsé par la CCI Nice Côte d’Azur. Pour la première fois en France, ce guide décrit les fonctionnalités nécessaires aux bâtiments pour accéder aux réseaux intelligents. Pédagogique et technique, il peut servir aux collectivités et aux différents acteurs de l’aménagement urbain (énergéticiens, promoteurs immobiliers, bureaux d’études…). Ses recommandations concernent prioritairement les bâtiments tertiaires neufs, mais peuvent également s’appliquer à la rénovation et au secteur résidentiel. Le Club Smart Grids Côte d’Azur, qui regroupe une quarantaine de partenaires, propose trois types de bâtiments : le « bâtiment autogéré », le « bâtiment communicant » et le « bâtiment piloté » intégré dans un écoquartier et capable d’échanger de l’énergie avec le réseau.

L’Accord de Paris s’appliquera, malgré Trump

L’élection de Donald Trump n’a pas tardé à faire réagir à Marrakech où se déroule la COP22 depuis le 7 novembre. La ministre de l’Environnement Ségolène Royal a ainsi estimé que l’arrivée du milliardaire à la Maison-Blanche n’empêchera pas la mise en œuvre de l’Accord de Paris adopté lors de la COP21 en décembre 2015, malgré des déclarations faites en ce sens par le candidat républicain pendant sa campagne. En effet, Donald Trump avait annoncé son intention d’annuler le traité, expliquant qu’il n’en était pas un grand fan. Il avait également qualifié le réchauffement climatique de canular total. « À l’heure où je vous parle, 103 pays représentant 70 % des émissions de gaz à effet de serre ont ratifié le texte. Donald Trump ne peut pas, contrairement à ce qu’il a dit, le dénoncer », a affirmé sur RTL la ministre française de l’Environnement qui a présidé les négociations internationales sur le climat jusqu’à l’ouverture de cette nouvelle conférence. « L’Accord de Paris dit lui-même que, pendant trois ans, on ne peut pas en sortir », a-t-elle ajouté, alors que l’accord est entré en vigueur le 4 novembre.

Premier hélicoptère 100 % électrique

Première démonstration en vol pour le « premier hélicoptère conventionnel 100 % électrique ». Baptisé Volta, il a pris son envol sur l’héliport de Paris-Issy-les-Moulineaux, en présence de Ségolène Royal. Résultat de trois ans de recherche et développement, ce prototype a été développé par la société Aquinea en partenariat avec l’École nationale d’aviation civile (Enac). Son système de batteries, d’une puissance de 80 kW, exclusivement développé pour ce projet, lui assure une autonomie énergétique de 15 minutes en vol stationnaire. S’il a été présenté au stade de prototype, l’objectif est de développer un appareil dédié à la formation des pilotes et au vol de loisir. Pour devenir, à terme, un appareil en mesure d’intégrer le trafic aérien dans des conditions d’utilisation commerciale, promettent ses promoteurs.

Une feuille de route enfin publiée

Ségolène Royal a publié le 28 octobre au Journal officiel la Programmation Pluriannuelle de l’énergie (PPE), laquelle fixe la trajectoire des différentes énergies à horizon 2023. Avec plusieurs mois de retard sur le calendrier initial, cette PPE réaffirme les grands objectifs fixés par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, adoptée en août 2015, et est censée préciser les moyens d’y parvenir. Prenant la forme d’un décret, ce texte « confirme l’engagement de notre pays dans la transition vers un système énergétique plus efficace et plus sobre, plus diversifié donc plus résilient », s’est félicitée la ministre. À propos du nucléaire, une phrase ajoutée à la synthèse accompagnant le décret précise que la fourchette anticipée de baisse de la production d’électricité nucléaire pourra également être révisée, dans le cadre de la révision de la PPE, en fonction de l’augmentation de la production renouvelable et des efforts d’efficacité énergétique. Par ailleurs, le décret lui-même oblige l’exploitant nucléaire EDF, dans un délai maximal de six mois après sa publication, à établir un plan stratégique compatible avec les orientations de la PPE.

Bientôt des hydroliennes dans la Garonne

En janvier 2017, trois hydroliennes devraient être en test dans la Garonne. Ce site d’expérimentation, baptisé Seeneoh Bordeaux, est le seul au monde à proposer des essais d’hydroliennes en estuaire. Celui de la Gironde reproduit les conditions naturelles d’une rivière, mais également celles d’un océan, avec l’influence des marées. Avec deux ans de retard, le site sera prochainement opérationnel avec notamment un flotteur de 44 tonnes et 27 mètres de long, sorte de catamaran géant en cours de construction. Il permet de ne tester que la turbine de l’hydrolienne. Deux autres raccordements sont prévus le mois prochain pour tester le couple hydrolienne et flotteur du fabricant. Pendant 6 à 24 mois, pour 200 000 €/an, des ingénieurs du site étudient les performances de l’engin : le bureau d’études Energie de la Lune mesure l’impact environnemental, Valorem, spécialiste de l’éolien, les performances énergétiques et Cerenis, un bureau d’études bordelais, les performances mécaniques. « Nous avons mis en place les protocoles nécessaires, avec Bureau Veritas, pour aller jusqu’à la certification de la courbe de puissance. Ce service permet aux fabricants de commercialiser rapidement leur hydrolienne après le test », explique Marc Lafosse, instigateur du projet. Quatre entreprises sont pressenties pour les premiers tests : Hydroquest, Hydrotube, Bertin Technologies (groupe Cnim), et Instream Energy System.

L’AIE gonfle ses prévisions pour 2021

Grande nouvelle pour les acteurs des énergies renouvelables ! 42 % de croissance dans les cinq prochaines années avec 825 GW de nouvelles capacités électriques renouvelables, selon le rapport annuel 2016 de moyen terme sur les énergies renouvelables de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Un chiffre revu à la hausse de plus de 13 % par rapport aux estimations de l’Agence en 2015. Résultat : en 2021, les énergies renouvelables représenteront 28 % de la production d’électricité mondiale contre 23 % fin 2015, année record en termes d’investissements et de déploiement. L’AIE explique son optimisme par l’évolution des politiques, notamment aux États-Unis, en Chine, en Inde et au Mexique, où l’Agence a relevé ses prévisions. En cinq ans, les coûts du solaire devraient aussi encore baisser de 25 %, tandis qu’ils diminueront de 15 % dans l’éolien terrestre.

Autolib passe à l’électricité renouvelable

Signe des temps, Autolib a souscrit à l’offre d’énergie verte de Direct Énergie. Depuis le 1er octobre, les bornes de charge du service d’autopartage de voitures électriques d’Île-de-France s’alimentent en électricité auprès d’un fournisseur qui s’engage à acheter, en France, des garanties d’origine correspondant à la quantité d’électricité consommée par les voitures électriques. « Les autres services d’autopartage français du groupe Bolloré (Bluely à Lyon et Bluecub à Bordeaux) ont choisi, sur le même principe, des offres de fourniture qui garantissent l’injection dans le réseau de l’électricité consommée en énergie renouvelable et reçoivent ainsi leurs garanties d’origine correspondant à la fourniture d’électricité renouvelable », assure le groupe dans un communiqué.

Du bois et du solaire pour Saint-Pierre-des-Corps

Il avait bien besoin d’une cure de jouvence ! Le réseau de chaleur de Saint-Pierre-des-Corps, dans l’agglomération de Tours (Indre-et-Loire), qui date des années 70, subit une modernisation de ses canalisations et passera aux énergies renouvelables au deuxième trimestre 2017. La ville et Corpo Energies, filiale d’Engie Réseaux, le délégataire, ont opté pour du bois à 64 % et pour du solaire thermique à 1 %. Les capteurs seront positionnés sur les toits des immeubles et raccordés aux sous-stations. « La part de solaire est modeste, car contrairement à une chaufferie bois, l’emprise foncière est importante, explique Sébastien Gohier, responsable d’exploitation chez Engie Réseaux, mais nous souhaitions mixer les énergies et être le plus efficient possible pour la production d’eau chaude sanitaire », . Deux chaudières biomasse de 2 et 2,5 MW seront installées. Ce montage permet de n’utiliser qu’une chaudière l’été, à son rendement optimum. La ville, très engagée, a fait raccorder neuf bâtiments publics (centre technique, bibliothèque, écoles, etc.). À terme, ce sont environ 3 700 équivalents logements qui seront desservis par un réseau qui atteindra 7 km en 2021 contre 3 km aujourd’hui. L’investissement total s’élève à 10 M€. Engie Réseaux espère une subvention de l’Ademe entre 20 et 30 % de l’investissement. Grâce à cette modernisation et un combustible bon marché, le prix de la chaleur, qui était de 93 € MWh TTC en solution gaz, sera stabilisé sur le long terme et devrait un peu diminuer. 9 000 tonnes de CO2 seront ainsi économisées par an.