Il y a deux mois, le ministère de l’Environnement a lancé le deuxième appel à projets “Green Tech verte – Jeunes Pousses”. Son but : soutenir des start-up qui, grâce à leurs innovations dans le domaine du numérique, favoriseront la transition énergétique. 51 lauréats viennent d’être sélectionnés, dont plus d’une dizaine traitent des énergies renouvelables et de la gestion de l’énergie. Parmi ceux-ci : Ilek (plateforme pour accéder à l’électricité 100 % renouvelable, Elum Energy (gestion intelligente de l’énergie verte dans les bâtiments), Fourmilière lumineuse (lampadaires solaires interconnectés), upOwa (fourniture d’énergie en Afrique grâce à un kit solaire), etc. Elles bénéficieront d’un accompagnement financier et technique et d’une aide à la valorisation économique de leurs résultats.
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GRDF annonce des retours très positifs
Le biométhane se développe à vitesse grand V. En 2016, le nombre de sites d’injection, tous opérateurs confondus, est passé de 17 à 24, dont 20 sur le réseau de distribution de gaz. La clé de cette réussite ? Des retours d’expérience positifs. À l’occasion des Rencontres biométhane (Bretagne — Pays de la Loire), à Nantes le 1er décembre, GRDF a présenté, pour la première fois, les retours d’expérience de 11 sites étudiés depuis un an. La grande majorité d’entre eux fonctionne bien : la quantité annuelle d’énergie injectée pour 10 des 11 sites se situe entre 90 et 104 % du débit maximal théorique. Parmi les 16 sites agricoles mis en service avant 2016, 80 % ont demandé une augmentation de capacité, de 15 à 40 %. Du côté de l’épuration (du biogaz pour obtenir le biométhane), l’offre s’est diversifiée très rapidement. On trouve aujourd’hui des techniques d’adsorption, de séparation membranaire, et bientôt de cryogénie, avec une multitude d’acteurs : Verdemobil, Carbotech, Greenlane, Chaumeca, Air liquide, Biogast, Prodeval… « Toutes les techniques conçues par tous les industriels en service aujourd’hui donnent satisfaction. C’est une belle preuve du dynamisme de la filière », souligne Michel Kersach, responsable des projets biométhane pour GRDF Pays de la Loire. De nouveaux acteurs vont encore arriver sur le marché. Suez vient d’annoncer qu’il équiperait trois sites de stockage de déchets de “Waga Box”, une nouvelle technique d’épuration qui associe une séparation membranaire et la distillation cryogénique. Grâce à ces retours d’expérience positifs, GRDF devrait assouplir ses procédures, notamment lors des contrôles de conformité.
Avis favorables pour les 2 projets du Raz Blanchard
Deux projets de fermes hydroliennes pilotes dans le Raz Blanchard, au large de la pointe nord-ouest du Cotentin, ont obtenu l’avis favorable des commissions d’enquête publique, a annoncé le 24 novembre la préfecture de la Manche. Mené par EDF et DCNS, Normandie Hydro prévoit, selon le rapport d’enquête, 7 hydroliennes de 16 mètres de diamètre, à 3,5 km de Goury (Manche), à une trentaine de mètres de profondeur, sur une surface de 28 hectares. Son coût est de 112 millions d’euros. Selon la commission, les hydroliennes de ce projet ont l’avantage de ne pas avoir d’impact visuel négatif, d’être implantées sur des courants marins prévisibles et de ne produire ni CO2, ni déchets. Côté inconvénients, cette même commission pointe, entre autres, le recours périodique aux peintures antisalissures biocides et au relargage d’aluminium ainsi que la création éventuelle de zones de turbulences susceptibles d’influer sur la faune et la flore. L’autre projet, baptisé Nepthyd, porté par Engie et Enedis avec Alstom, prévoit 4 hydroliennes de 18 mètres de diamètre sur 17 hectares, non loin de Normandie Hydro. Il prévoit de son côté de tester des peintures sans biocides. Selon un commissaire enquêteur, cité par l’AFP, EDF espère démarrer les travaux en 2017 et Engie en 2018. Les industriels évaluent à deux ans environ la durée des travaux, selon la même source.
La Commission invitée à plus d’ambition
La Commission européenne a présenté ce mercredi son paquet hiver, l’arsenal législatif censé mettre en œuvre les objectifs fixés à l’horizon 2030 par les États membres. Très attendue depuis plusieurs mois, la révision de pas moins de huit législations communautaires (1 000 pages) constitue la traduction législative des objectifs fixés à l’horizon 2030 par les États membres en 2014, un an et demi avant la COP21, et donc l’Accord de Paris. Rare entité à se réjouir de cette publication, la fédération européenne du solaire thermique (ESTIF, selon son acronyme anglais) accueille favorablement le nouvel objectif de chaleur renouvelable établie par la proposition de nouvelle directive sur les énergies renouvelables. Elle dénonce dans le même temps « plusieurs incohérences dans le paquet hiver et le faible niveau général d’ambition en faveur du secteur des énergies renouvelables. » Nombreux sont les détracteurs de ce paquet. Ils dénoncent des lacunes sur l’ensemble des domaines concernés : développement des énergies renouvelables, efficacité énergétique et gouvernance du secteur de l’énergie. Dans un document commun le CLER Réseau pour la transition énergétique, France Nature Environnement, la Fondation Nicolas Hulot (FNH), le Réseau Action Climat (RAC) et le WWF, dénoncent, entre autres, l’objectif de 27 % d’énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie par rapport à 1990. « Avec cet objectif, le rythme de développement des renouvelables dans la prochaine décennie serait la moitié du rythme annuel », précisent les ONG pour qui, afin de continuer au même pas, les renouvelables devraient représenter en 2030 45 % du mix.
MéthaBraye, du biogaz porté de la campagne à la ville
Cela devrait être le premier site de biogaz porté en France. MéthaBraye, un projet de méthanisation porté par 34 agriculteurs, entre dans sa phase de travaux. Situé dans le nord du Loir-et-Cher, à Savigny-sur-Braye, le projet possède la particularité de produire du biogaz sur un site, et de l’injecter dans le réseau du gaz (GRDF) à 16 km plus loin, à côté de Vendôme. « La commune de Savigny est raccordée au réseau mais n’aurait pas pu absorber toute la production. C’était plus facile de transporter du gaz à 16 km, plutôt que d’installer le méthaniseur proche d’une ville et de transporter du fumier et du lisier », explique Delphine Descamps, éleveuse, en charge du projet. « Depuis quatre ans, nous y travaillons. C’est long, pourtant, nous n’avons pas perdu de temps ». À partir de l’automne prochain, le digesteur, construit par Naskéo, sera alimenté par 30 000 tonnes de biomasse, des effluents d’élevage en majorité. Le débit de production de biométhane sera de 148 Nm³/h. Après avoir été épuré, le biométhane sera liquéfié par cryogénisation. Les éleveurs et Verdemobile ont préféré cette technique à la compression car elle permet de réduire le volume de gaz d’un facteur de 600. Trois aller-retours de camions sont prévus par semaine entre les deux sites, contre un voyage quotidien avec la compression. ?Le biogaz alimentera une zone d’activités qui aujourd’hui n’est pas reliée au réseau. « La communauté du Pays de Vendôme nous a proposé un terrain et GRDF nous a proposé d’étendre son réseau à notre charge. Méthabraye est un projet de territoire, avec l’implication de nombreux acteurs », ajoute Delphine Descamps, qui chiffre le projet à 6,8 millions d’euros. En plus de permettre des projets partout sur le territoire, le portage permet de répondre aux besoins du réseau de gaz. Le biométhane est regazéifié en fonction de la demande. Un atout majeur pour la production de biogaz.
48 pays s’engagent à atteindre un mix 100 % renouvelable
Les États membres du « Climate Vulnerable Forum » (CVF), qui réunit près de cinquante pays du sud particulièrement vulnérables au changement climatique, se sont engagés le 18 novembre à Marrakech, au dernier jour de la COP22, à mettre fin aux énergies fossiles et à atteindre 100 % d’énergie renouvelable « le plus rapidement possible », soit au plus tard entre 2030 et 2050. Ces pays d’Afrique, Asie, des Caraïbes, d’Amérique latine et du Pacifique se sont également engagés à préparer des stratégies à long terme, c’est-à-dire à l’horizon 2050, de développement bas carbone. De même, ils vont revoir « le plus vite possible avant 2020 » leur contribution nationale en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, prévue dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat. Affirmant que « l’action climatique ne limite pas le développement, elle le renforce », l’ensemble des pays membres du CVF se sont engagés à prendre des actions pour limiter le réchauffement mondial à 1,5 °C maximum par rapport aux niveaux préindustriels, comme le prévoit l’Accord de Paris.
Un premier modèle mondial 100 % renouvelable venu de Finlande !
L’université de technologie de Lappeenranta (LUT), en Finlande, a dévoilé un modèle montrant comment un système électrique principalement basé sur le solaire et l’éolien pouvait fonctionner, et ce, dans toutes les régions du monde. Baptisé Internet Energy Model, le modèle met en lumière un système électrique 100 % renouvelable à horizon 2030, en ligne avec l’objectif de l’Accord de Paris. Pour ce faire, la LUT a divisé la planète en 145 régions, regroupées en 9 régions principales. « Avec cette simulation, tout un chacun peut explorer ce à quoi ressemblerait un système électrique renouvelable », explique Christian Breyer, professeur à la LUT et coordinateur du projet. Et d’ajouter : « C’est la première fois que des scientifiques ont été capables de réaliser cela à l’échelle mondiale. »
Des recommandations pour des projets rentables
Dans un avis publié lundi 21 novembre, l’Ademe affirme que la méthanisation est « une voie d’avenir aux bénéfices multiples ». L’agence établit une liste de recommandations pour encourager le déploiement des méthaniseurs : injection du biométhane dans le réseau, contractualisation des approvisionnements, maximisation de la valorisation énergétique ou non-concurrence entre les projets, par exemple. Alors qu’il y a deux ans, plusieurs études (Association des agriculteurs méthaniseurs de France, Biomasse Normandie pour l’Ademe) pointaient du doigt le difficile équilibre financier du biogaz, l’Ademe juge aujourd’hui la rentabilité des installations « satisfaisante ». « Les retours d’expérience de 80 installations en fonctionnement (intégrant l’augmentation du tarif d’achat électrique de 2015) montrent que, dans la très grande majorité des cas, la rentabilité économique est satisfaisante, en particulier pour les projets à la ferme ou de petits collectifs (moins d’une dizaine d’agriculteurs) ». L’agence met cependant le doigt sur la nécessité d’aides publiques (dispositif de soutien aux investissements ou à l’énergie produite, garantie d’origine…) pour assurer la concrétisation des projets. Elle recommande que les « dispositifs soient les plus stables possibles pour assurer une bonne visibilité aux porteurs de projets comme aux financeurs ». Encore faut-il que les nouveaux tarifs d’achat soient publiés !
Une campagne pour des kits solaires au Burkina Faso
La Fondation Énergies pour le Monde (Fondem) a lancé une campagne de crowdfunding dans le cadre de son projet Micrésol au Burkina Faso. Objectif : récolter 10 000 euros pour équiper 30 entrepreneurs burkinabés avec des kits solaires (panneaux solaires, lampes, batteries, régulateurs, onduleurs…), qui pourraient profiter à 5 000 personnes. Dans la pratique, une fois le matériel solaire disponible, les bénéficiaires pourront obtenir un micro-crédit distribué par le Réseau des Caisses Populaires du Burkina, qui porte sur l’installation et la maintenance du kit solaire pendant toute la durée du remboursement. Depuis le lancement de Micrésol en 2011, plus de 900 kits solaires, pour près de 10 000 utilisateurs, ont déjà été achetés.
De l’électricité verte en circuit court
La start-up toulousaine Ilek lance une offre originale permettant de consommer l’électricité renouvelable produite localement. Ce nouvel agrégateur a ouvert une plateforme d’achat et de vente pour permettre aux consommateurs de choisir la centrale (hydraulique, solaire ou éolienne) dont ils achèteront l’électricité. Ilek s’appuie pour cela sur les garanties d’origine. Sortant la fourniture d’électricité de l’anonymat, la société compare son offre au modèle des AMAP dans le domaine agricole : permettre de mieux rémunérer les producteurs grâce à la vente directe. Le prix proposé aux clients pourrait être jusqu’à 10 % moins cher que le prix du kWh réglementé, assure la société. Pour le moment, le site ne recense que deux producteurs d’hydroélectricité situés en Occitanie, mais la liste devrait s’étendre au solaire et à l’éolien et aux autres régions françaises.