Deux agences pour un même rapport

Grande première, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et l’Irena (International Renewable Energy Agency) ont publié le 20 mars un rapport co-réalisé à la demande de la présidence allemande du G20. Intitulé « Perspectives for the Energy Transition: Investment Needs for a Low-Carbon Energy Transition », il marque la première coopération entre ces deux agences. Ce rapport prend d’ailleurs une importance particulière dans le cadre du G20, où la présidence allemande doit faire face au climato-scepticisme de l’administration Trump. Selon le document, l’investissement nécessaire pour décarboniser le secteur de l’énergie est de 0,4 % du PIB mondial d’ici 2050, tandis que la transition permettra d’accroître le PIB mondial de 0,8 % en 2050 et de créer 6 millions d’emplois nets dans l’énergie au niveau mondial. Les deux entités font état de quelques divergences dans leurs scénarios. Alors que l’AIE met en œuvre toutes les technologies bas carbone pour atteindre l’objectif, l’Irena mise principalement sur le déploiement accéléré des énergies renouvelables et les mesures d’efficacité énergétique. À noter également, près de 80 patrons d’entreprises ainsi qu’une quarantaine d’autres personnalités ont appelé mardi 21 mars le futur président français et les États européens à se « réveiller » et agir « au plus vite » pour « décarboner l’Europe » afin de « garantir la paix ». Ce « Manifeste pour décarboner l’Europe » est une initiative du think tank The Shift Project.

300 M€ de la BERD pour les énergies renouvelables

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a annoncé le 9 mars l’adoption d’un cadre d’investissements de 300 millions d’euros afin de soutenir la législation grecque sur les énergies renouvelables. Cette somme « va permettre de financer des investissements dans des projets de production d’électricité à partir de sources renouvelables », explique la BERD dans un communiqué, mais aussi dans l’amélioration des capacités de transport et de distribution d’électricité afin d’augmenter l’efficacité, réduire les pertes et mieux intégrer ces énergies renouvelables sur le réseau. Un des premiers projets soutenus sera un parc éolien de 43 MW mené par le développeur grec Volterra. Pour rappel, l’objectif du pays est d’atteindre 2,4 GW de nouvelles capacités de production à partir de sources renouvelables d’ici 2020.

40 M€ de l’UE, notamment pour les énergies renouvelables

L’Union européenne a annoncé le 13 mars avoir adopté une série de projets d’un montant de 40 millions d’euros pour soutenir, notamment, les énergies renouvelables. Cette série de projets a été signée à l’occasion de la réunion à haut niveau du Conseil d’association UE-Algérie. Elle vise à financer « le développement des énergies renouvelables, la promotion de l’efficacité énergétique, la modernisation de la gestion des finances publiques et la mise en œuvre de l’accord d’association UE-Algérie », explique un communiqué de la Commission européenne.

L’injection portée de biométhane dans le réseau a son étude

L’Ademe a récemment mis en ligne une étude, « technique, économique et environnementale », sur l’injection portée de biométhane dans le réseau de gaz. Pour rappel, on parle d’injection portée de biométhane lorsqu’une (ou plusieurs) unité(s) de méthanisation transporte par la route son biométhane vers un poste d’injection. Si le développement de cette filière de valorisation est souvent freiné par l’éloignement entre les bassins de gisements agricoles et des réseaux de gaz de capacités adaptées, « délocaliser un point d’injection d’une ou plusieurs unités de méthanisation, et donc réaliser une injection portée, peut être une solution pour développer l’injection de biométhane », explique l’Ademe. Dans cette étude, l’agence se fixe pour objectif de présenter les avantages et les limites des projets d’injection portée et d’aider à évaluer l’intérêt de cette filière au regard des différentes voies de valorisation du biogaz. Pour ce faire, un panel de 9 scénarios pertinents a été défini puis analysé sur des aspects techniques, environnementaux, règlementaires et économiques. Or, un seul schéma était techniquement mature en 2016, révèle le document qui ajoute que « la gestion du CO2 résiduel dans le biométhane liquéfié est un verrou technique notable. » L’étude pointe deux solutions : « augmenter la pression du fluide et ainsi la solubilité du CO2 dans le liquide ou pousser l’épuration du biogaz jusqu’à des puretés extrêmes en CH4. »

Près de 8 M€ pour des cerfs-volants sous-marins

La start-up suédoise Minesto a levé environ 75 millions de couronnes suédoises (près de 8 millions d’euros), grâce à un programme de souscription qui a duré tout le mois de février, a-t-elle expliqué le 6 mars dans un communiqué. L’offre a été souscrite à 90,7 %, se félicite Minesto, assurant que les fonds récoltés iront au projet de cerfs-volants sous-marins Deep Green que Minesto développe actuellement à Holyhead, au Pays de Galles. La start-up prévoit d’y installer sa première centrale de taille commerciale. Elle a ainsi commandé début janvier une première aile sous-marine d’une puissance de 500 kW, laquelle doit être immergée dans le courant de cette année.

Soprema installe 2 unités de gazéification biomasse

L’entreprise Soprema a mis en route fin février un système de gazéification de biomasse sur son site localisé à Strasbourg (67). « L’unité produira un gaz de synthèse (dit Syngaz) issu de la pyrolyse du bois », indique le spécialiste de l’étanchéité, de la végétalisation et de l’isolation dans un communiqué publié le 6 mars. Et de préciser que « c’est la première fois en France qu’un gazéifieur de ce type est mis en œuvre dans l’industrie des matériaux de construction ». La biomasse utilisée est un bois Sortie du statut de déchet (SSD) et dont l’approvisionnement est situé à moins de 2 km de l’usine de Strasbourg. Ce projet représente un investissement d’environ 2 millions d’euros ayant bénéficié d’un soutien de l’Ademe via un BCIAT (Biomasse chaleur industrie et agriculture). Il permettra la production de 1 125 tep et 13 GWh chaque année, « soit une substitution, à terme, de 60 % de la consommation du gaz naturel utilisé sur le site industriel », précise Soprema, qui espère réduire son rejet de CO2 de 3 300 tonnes environ. L’usine de Sorgues (84) devrait, elle aussi, bénéficier d’une solution de gazéification de biomasse, bien que le procédé devrait différer de celui de Strasbourg. Il « consistera à produire le gaz de synthèse (Syngaz) à partir de tourteaux de raisins », l’usine étant entourée d’industriels oléicoles et d’un large bassin viticole.

Les contrats d’achat de l’électricité étendus à 20 ans

Comme annoncé récemment par Ségolène Royal, l’arrêté portant à 20 ans contre 15 ans la durée des contrats d’achat de l’électricité produite par les installations qui valorisent le biogaz a été publié au Journal officiel le 26 février. Ainsi, pour bénéficier de l’extension du contrat, l’acheteur doit adresser « avant le 30 avril 2017 au producteur concerné un avenant à son contrat d’achat, ou au plus tard deux mois après l’entrée en vigueur du contrat d’achat », précise l’arrêté. « Les sommes versées au producteur dans le cadre du contrat sont plafonnées à un nombre d’heures de fonctionnement en équivalent pleine puissance à partir de la seizième année d’effet du contrat », est-il ajouté.

Une nouvelle centrale pour un éco-quartier parisien

L’éco-quartier Clichy-Batignolles, situé dans le nord-ouest de Paris, sera en partie chauffé par une centrale géothermique inaugurée le 23 février. La centrale utilise l’eau chaude puisée par Eau de Paris dans la nappe phréatique de l’Albien à environ 600 m de profondeur. Elle est ensuite vendue à la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) qui la distribue aux bâtiments de l’éco-quartier, expliquent les deux partenaires (la CPCU et Eau de Paris) dans un communiqué. Avec un financement porté à 12 millions d’euros, « ce projet permet de fournir de la chaleur dans le quartier de 54 hectares à partir d’un doublet géothermique (un puits de production et un puits de réinjection) ». Ce seront ainsi 83 % des besoins en chaleur (chauffage et eau chaude sanitaire) qui seront couverts par la centrale. Situé dans le 17e arrondissement de Paris, l’éco-quartier doit accueillir 7 500 habitants en 2020.

Schneider va s’occuper des parcs d’Engie

Schneider Electric et Engie ont signé un protocole d’accord pour « explorer et déployer de nouvelles solutions digitales pour l’efficacité opérationnelle des champs éoliens et photovoltaïques » développés par Engie, ont annoncé le 27 février les deux partenaires dans un communiqué commun. Ces solutions seront fournies via le système logiciel baptisé Wonderware, déjà développé par Schneider Electric, pour le contrôle, l’acquisition et la gestion des données. De son côté, « Engie a pour ambition de développer la supervision et le contrôle à distance de son parc mondial de production d’énergie renouvelable, et possiblement d’autres actifs énergétiques, afin d’en optimiser l’exploitation », explique Didier Holleaux, directeur général adjoint d’Engie, cité dans le communiqué.

Ardian prend le contrôle complet de TRE Solar, qui devient 3 New

La société d’investissement Ardian Infrastructure va devenir l’unique actionnaire de la joint-venture TRE Solar en rachetant les 35 % de parts détenues par son partenaire italien Tozzi Green. Créée en 2011, TRE Solar, qui sera renommée 3 New à la suite du changement de partenariat, détient 462 MW d’énergies renouvelables en Italie, répartis entre l’éolien (335 MW), l’hydroélectrique (51 MW), le solaire (51 MW) et la biomasse (25 MW). L’investisseur français était déjà l’actionnaire majoritaire de cette coentreprise (à 65 %). « Ardian va acquérir le contrôle total des actifs du portefeuille, à l’exception d’une centrale biomasse d’une capacité de 25 MW, gérée par Agritre et acquise en octobre 2014, qui sera toujours détenue conjointement par Ardian (52 %) et Tozzi (48 %) », explique la société dans un communiqué. Elle ajoute qu’elle gère désormais une capacité de production renouvelable installée de plus d’un gigawatt.