Le projet Mapping propose l’obligation de production

La chaleur reste l’énergie la plus sollicitée, que ce soit dans l’industrie, les services ou le secteur résidentiel. C’est pourquoi le projet Mapping, un consortium mené par le Fraunhofer et dont Observ’ER fait partie, fournit des analyses et des outils à la Commission européenne sur le sujet. Il établit des scénarios prospectifs d’ici 2030. Et le résultat est sans appel : obliger les énergéticiens traditionnels à proposer un mix énergétique incluant du renouvelable serait plus efficace que des subventions. En plus d’être la moins coûteuse pour les citoyens, cette solution favoriserait effectivement l’accroissement des technologies de production de chaleur renouvelable. Il est évident que ce scénario devrait s’accompagner de la fin des subventions accordées aux énergies fossiles. Pour découvrir le projet Mapping, cliquer ici.

Un appel d’offres de 2 000 MW minimum

Le ministère de l’Énergie, du Tourisme et du Numérique espagnol a approuvé les modalités du prochain appel d’offres pour les énergies renouvelables, qui devrait avoir lieu « dans les prochaines semaines », indique-t-il dans un communiqué. Il met en place la neutralité technologique (toutes technologies confondues, avec le prix comme critère principal de sélection). Les projets devront être opérationnels d’ici 2020 et ambitionner une réduction des coûts pour le consommateur. Cet appel d’offres porte sur une capacité totale de 2 000 MW – auxquels s’ajouteront 1 000 MW si son résultat fait état de prix compétitifs. Il représente une étape clé dans la réalisation des objectifs environnementaux du pays pour 2020 : 20 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, contre 16 % aujourd’hui. Dans un récent numéro, Le Journal du Photovoltaïque abordait la traversée du désert du pays, marquée par un gel de cinq ans du soutien aux énergies renouvelables. Avec cette initiative gouvernementale, les professionnels entrevoient un renouveau, craignant toutefois un remake du fiasco de l’appel d’offres de 2016 (700 MW), à l’issue duquel aucun projet n’avait été retenu.

Les fonds ont misé sur les EnR en 2016

Les acteurs du capital-développement continuent de privilégier l’innovation énergétique et la protection environnementale. En 2016, 629 millions d’euros ont accompagné le lancement ou la croissance de jeunes entreprises de ces secteurs (604 millions d’euros en 2015). Avec 247 millions d’euros, la production d’énergies renouvelables devient un domaine d’intervention majeur. Une prépondérance expliquée par la montée en puissance de Voltalia (170 millions d’euros de capital-développement), exploitant de centrales solaires, et par la création de DCNS Energies (100 millions), opérateur d’énergies marines renouvelables. Ces données proviennent du baromètre de l’Association française des investisseurs pour la croissance (Afic), publié lundi 3 avril. L’argent du capital-développement se dirige toujours majoritairement vers les start-ups (371 millions d’euros l’an dernier – 273 millions en 2015). Parmi elles, on constate une percée de l’écomobilité, avec 130 millions d’euros levés, notamment pour la location de voitures entre particuliers (Drivy) et les véhicules électriques sans chauffeur (Navia) – 30 millions d’euros pour chacune.

La CE surévalue la part future de la biomasse dans les EnR

La Commission européenne surestimerait la part à venir de la biomasse dans les énergies renouvelables. C’est ce qu’affirme une étude du cabinet indépendant européen CE Delft, publiée fin mars 2017, pour laquelle la Commission sous-estimerait par ailleurs la baisse en cours et à venir du coût des énergies éolienne et solaire. Celle-ci sera significative, d’après CE Delft. « La Commission estime que près des deux tiers (63 %) des énergies renouvelables proviendront de la biomasse sous différentes formes en 2030 », explique Jori Sihvonen, responsable biocarburants de l’association européenne Transport & Environment (T&E). Or, d’après le rapport du cabinet, la part de la biomasse (granulés de bois, déchets et résidus) passerait de 60 % en 2014 à 46 % en 2030. L’usage de données anciennes (2012 pour la Commission, 2015 pour CE Delft) expliquerait ces écarts de précision. Cela conduirait également la Commission à surévaluer les coûts de scenari plus volontaristes en matière de développement des énergies renouvelables, interprète T&E, qui a diligenté l’étude avec BirdLife Europe.

2016, année record pour les EnR

En 2016, la capacité mondiale de production d’énergie renouvelable s’est accrue de 161 GW pour atteindre 2 006 GW (+ 8,7 %). D’après l’Irena (Agence internationale pour les énergies renouvelables), qui a édité ces dernières données dans un rapport le 30 mars, il s’agit d’une année record en termes d’ajouts de capacités. Moteur de cette croissance, les énergies solaires progressent de 71 GW. Pour la première fois depuis 2013, le solaire s’est en effet développé plus rapidement que l’éolien (+ 51 GW). Les capacités hydroélectriques et biomasse ont respectivement augmenté de 30 GW et 9 GW, celle de la géothermie d’un peu moins de 1 GW. L’Asie a concentré la plus forte croissance (+ 13,1 %). L’Afrique a installé 4.1 GW de puissance supplémentaire en 2016, soit deux fois plus qu’en 2015. « Pour contribuer de manière décisive à la décarbonation du secteur de l’énergie et à la réalisation des objectifs climatiques, il faudra accélérer cette dynamique, ce qui nécessitera des investissements supplémentaires », prévoit Adnan Z. Amin, directeur général de l’Irena. Pour la première fois, l’agence édite par ailleurs des données spécifiques aux énergies renouvelables hors réseau, dont la capacité a atteint 2 800 MW fin 2016. L’agence évalue à 300 millions le nombre de personnes bénéficiant de cette électricité renouvelable « off-grid ».

Une initiative pour identifier les acteurs français à l’international

Établir une liste des acteurs français susceptibles de proposer des produits, systèmes ou services dans le domaine de l’accès à l’énergie – informer ces acteurs des consultations susceptibles de les intéresser – suggérer des regroupements éventuels d’acteurs aux activités complémentaires pour répondre à des consultations internationales et promouvoir le savoir-faire français souvent méconnu dans le domaine de l’accès à l’énergie. Tels sont les objectifs de l’initiative lancée par les bureaux d’études Gérard Moine Consultant (GM Consultant) et Hacsé. Elle vise à recenser les acteurs français de l’électricité rurale décentralisée (ERD) à l’international. Quelle que soit la taille de leur structure, tous sont invités à remplir une fiche de renseignements précisant leurs activités et leurs offres. Le questionnaire est téléchargeable ici, puis à retourner, sous format électronique, avant le 15 avril 2017 à l’une des adresses suivantes : gm.consultant.pv@free.fr ou info@hacse.eu. Les informations collectées seront bien sûr tenues à disposition des acteurs qui auront répondu à l’enquête.

Un brasseur de bière passe au vert

« AB InBev va devenir le plus grand consommateur industriel direct d’énergie renouvelable dans le secteur des biens de consommation au niveau mondial, réduisant l’empreinte carbone des opérations de la société de 30 % », affirme le groupe dans un communiqué du 28 mars. D’après son engagement, d’ici à 2025, 100 % de l’électricité qu’il achètera proviendra de sources renouvelables. Ce qui représenterait 6 TWh d’électricité annuelle. Le groupe espère contribuer ainsi à la transformation du secteur énergétique en Argentine, au Brésil, en Inde et en Afrique. Cet accroissement de production d’EnR « soutiendra les initiatives menées pour atteindre les objectifs climatiques établis en vertu des accords adoptés lors de la Conférence de Paris de 2015 sur le climat (COP21). » Des accords d’achat direct d’électricité avec des producteurs de ces pays devraient permettre à AB InBev de couvrir de 75 à 85 % de ses besoins. Les 15 à 25 % restants proviendront pour l’essentiel des technologies sur site, comme les panneaux solaires. Un premier accord d’achat d’électricité renouvelable a été signé au Mexique.

Un site industriel va consommer du biométhane liquéfié

Première en France : un site industriel non raccordé au réseau de gaz naturel va consommer du biométhane liquéfié (BioGNL), issu des eaux usées. Suez, producteur de ce combustible, l’a annoncé dans un communiqué le 23 mars. Comptant progresser dans la diminution des impacts de son site de Sermaises-du-Loiret (Loiret), la société Chryso va ainsi utiliser ce biogaz liquéfié issu de la fermentation des boues de la station d’épuration du SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne), exploitée par Suez à Valenton (94). En 2013, le groupe avait lancé BioGNVAL, un projet pilote dans le domaine, avec le soutien de l’Ademe, du programme d’investissements d’avenir (PIA) et en association avec divers partenaires : SIAAP, GNVert (filiale d’Engie) Cryo Pur et Iveco. Il a abouti en mai 2016, produisant pour la première fois du BioGNL. « Ce démonstrateur industriel est le premier en France à valoriser le BioGNL, une énergie renouvelable, facilement stockable et transportable », explique Pierre Coursan, chef de marché Biométhane chez Suez.

Atlantis Resources vise le marché français

Atlantis Resources a annoncé le 16 mars « son intention de pénétrer le marché français de l’énergie marémotrice par le biais d’un accord de coopération avec Innosea, une entreprise française spécialisée dans l’ingénierie marine, implantée à Nantes ». La société prépare ainsi « un plan de déploiement local pour les projets commerciaux d’énergie marémotrice en France pour Atlantis », grâce à l’« annuaire exclusif de capacités industrielles dans l’énergie marine » développé par Innosea, qui lui fournit aussi des conseils à propos de la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement pour la fabrication, l’assemblage et la distribution des turbines marémotrices AR1500. Ce déploiement « sera possible dans un délai d’un à deux ans, explique Tim Cornelius, PDG d’Atlantis. Le système de turbine AR1500 produit déjà de l’électricité à l’échelle commerciale en Écosse ». « Suite aux appels d’offres adressés aux fermes-pilotes françaises par l’Ademe en 2014, Atlantis souhaite soumissionner formellement », ajoute le communiqué.

Akuo Energy lance sa plateforme

Le producteur français indépendant d’énergie renouvelable Akuo Energy a présenté ce mercredi 22 mars la plateforme de financement participatif Akuo Coop. Elle a pour but d’« associer les riverains aux projets de production d’énergie verte des territoires les concernant directement pour générer des bénéfices environnementaux, sociaux et financiers, selon Axelle Vuillermet, responsable des relations investisseurs d’Akuo Energy. Elle donne l’opportunité aux citoyens, dans un contexte de taux bas et de montée en puissance de la transition énergétique, de donner du sens à leur épargne tout en offrant une rémunération confortable et un investissement de qualité en finançant des projets 100 % renouvelables validés techniquement par les équipes d’Akuo Energy. » Akuo Coop présente une rémunération nette de commission pour le prêteur. Concrètement, la plateforme permet, en quelques clics, à tout citoyen de prêter avec intérêts à partir de 50 euros par projet pour financer des centrales de production de tout type d’énergie verte (éolien, solaire, biomasse, hydro) développées et exploitées par Akuo Energy.