Dans son ouvrage récemment mis à jour et librement téléchargeable, Vincent Boulanger démontre, sans ignorer ses manques et travers, que la transition énergétique allemande n’est ni un gouffre financier, ni une catastrophe écologique, mais qu’elle peut au contraire être une chance, une opportunité à la fois économique et démocratique. Ainsi, les citoyens apparaissent au cœur de cette transition initiée par le gouvernement de coalition des sociaux démocrates et des verts en 1998 et créatrice de plus de 200 000 emplois entre 2004 et 2013. L’auteur, par ailleurs conseiller éditorial du Journal du Photovoltaïque et du Journal de l’Éolien, décrypte ces enjeux et déconstruit les mythes qui entourent ce grand projet.
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Trois sites pour Engie au Mexique
Engie a annoncé le 23 mai avoir obtenu, avec son partenaire islandais Reykjavik Geothermal (RG), trois licences d’exploration dans la géothermie au Mexique. Délivrées par le ministère mexicain de l’Energie (SENER), ces concessions ont été obtenues à parité à la suite d’un accord de coopération conclu entre Storengy, filiale d’Engie, et RG en décembre 2015. Elles autorisent l’exploration de ressources géothermiques pour une période de trois ans, dans trois zones de 150 km2 chacune, dans l’État de Nayarit (nord-ouest), à Cerro Pinto et dans l’État de Puebla (centre), précise Engie dans un communiqué commun avec RG et le ministère. « L’attribution de ces permis d’exploration à un partenariat franco-islandais marque un jalon important dans la mise en œuvre de la réforme législative en faveur de l’énergie géothermique », a commenté Efrain Villanueva Arcos, directeur général des énergies propres du SENER. « Il s’agit en effet des premières entreprises 100 % étrangères à investir dans le secteur de la géothermie au Mexique », a-t-il ajouté. Pour rappel, le pays s’est doté d’une grande réforme énergétique en 2015. Elle encourage notamment les investisseurs privés à participer à la production d’électricité et l’augmentation de la production d’énergies renouvelables.
Lancement d’un appel d’offres de 210 MW
La ministre tunisienne de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Héla Cheikhrouhou, a annoncé le 17 mai le lancement d’un appel d’offres pour la construction de plusieurs installations utilisant des énergies renouvelables pour une capacité totale de 210 MW. Les candidats peuvent déposer leurs dossiers jusqu’au 15 novembre 2017, selon l’agence Ecofin qui précise que l’appel d’offres concerne principalement le photovoltaïque et l’éolien. Les installations auront des capacités de 10 MW et 30 MW, mais il est également prévu des mini-installations de 1 MW et 5 MW. L’investissement est estimé par le ministère à 400 millions de dinars (148 M€). « La première phase de l’appel d’offres sera clôturée le 15 novembre 2017. La seconde, pour sa part, sera clôturée le 15 août 2018 », a déclaré la ministre à l’occasion de l’inauguration du salon international des énergies renouvelables. Et d’ajouter qu’« une commission spéciale a été formée pour choisir les projets à mener. Ce choix sera basé sur plusieurs critères : l’expérience de l’auteur du projet, les compétences techniques, les capacités financières et les retombées environnementales du projet en question ». La Société Tunisienne d’Électricité et du Gaz (STEG) devrait par ailleurs signer des contrats de rachat d’électricité pour 60 MW de projets solaires, 70 MW de parcs éoliens et 10 MW de microcentrales.
Jean-Louis Borloo, nouveau président
Lors de son conseil d’administration du mardi 23 mai 2017, la Fondation Énergies pour le Monde, reconnue d’utilité publique depuis 1990, a renouvelé sa gouvernance. Jean-Louis Borloo a été élu, à l’unanimité, comme nouveau Président – il succède à Vincent Jacques le Seigneur en poste depuis 3 ans (et par ailleurs président d’Observ’ER, l’éditeur du Journal des Énergies Renouvelables). On ne présente plus cet ancien ministre de l’Écologie de 2007 à 2010, à qui l’on doit notamment l’organisation du Grenelle de l’environnement puis la préparation du « Paquet Climat Energie » adopté par l’Union européenne et qui a fortement stimulé les énergies renouvelables en France comme dans toute l’Europe. Depuis 2015, il s’est fait l’avocat de l’accès à l’énergie dans les pays du Sud, notamment en Afrique, où quelques 640 millions d’hommes et de femmes n’ont pas d’électricité. À ce titre, il a rencontré les 54 chefs d’Etats africains afin de les associer à sa démarche et faire de cette thématique un enjeu majeur de la COP21 à Paris. L’arrivée de Jean-Louis Borloo donne un nouveau souffle à la Fondation Énergies pour le Monde, qui œuvre depuis 30 ans pour l’accès à l’électricité dans les pays du Sud. Principalement active en Afrique et en Asie du Sud-Est, elle a permis d’électrifier déjà plus d’un million de bénéficiaires à partir de sources exclusivement renouvelables. Avec tous les autres acteurs du secteur, Énergies pour le Monde entend ainsi démultiplier son action avec l’appui de ses partenaires privés et l’engagement des pouvoirs publics français et européens.
Douze projets sélectionnés pour les Prix de l’Énergie durable 2017
Douze finalistes ont été sélectionnés pour l’édition 2017 des Prix européens de l’Énergie durable, qui récompensent des innovations remarquables dans le domaine de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Ces prix sont un événement majeur de la Semaine européenne de l’énergie durable (EUSEW), organisée pour la 12e fois en 2017, du 19 au 25 juin. La remise des prix se tiendra le 20 juin à Bruxelles, lors de la prestigieuse Conférence politique de l’EUSEW. Un français parmi les finalistes (catégorie consommateur) : Topten. Ce portail web multipays oriente les consommateurs vers des appareils économes en énergie, fournit des conseils en matière d’économie d’énergie et facilite la production et la vente au détail de produits plus écologiques, ainsi que le soutien politique dans ce domaine.
Global Bioenergies ajoute des cordes à son arc
L’entreprise française Global Bioenergies a inauguré la semaine dernière une unité pilote de production de biogaz à partir de sucre sur le site de l’institut Fraunhofer de Leuna, en Allemagne. La start-up transforme du glucose de maïs (pour l’instant) en bio-isobutène dans un fermenteur où elle a introduit des bactéries génétiquement modifiées. Le gaz obtenu sert aussi bien à produire du biocarburant (iso-octane) que des plastiques, du verre et des cosmétiques. Elle a par ailleurs annoncé la signature d’un accord portant sur la démonstration industrielle d’une nouvelle chaîne de valeur articulant autour de son procédé isobutène les technologies de Clariant et d’INEOS, deux groupes européens de chimie. Il s’agit de convertir la paille de blé résiduelle, mal valorisée aujourd’hui, en isobutène renouvelable de seconde génération. Le programme, d’un coût total de 16,4 M€, est soutenu à hauteur de 9,8 M€ par le Bio-Based Industries Joint Undertaking (BBI-JU), le complément restant à la charge des participants. Global Bioenergies recevra 4,4 M€ pour des opérations à mener sur son site de R&D d’Evry et son pilote de Pomacle (tous deux en France), ainsi que sur son démonstrateur industriel de Leuna.
Les ambitions internationales de Cap Vert Energie
Qu’on se le dise, le producteur indépendant d’énergies renouvelables Cap Vert Energie veut accentuer son développement, notamment à l’international. « En 5 ans, nous souhaitons multiplier par 10 nos capacités de production pour atteindre près de 820 MWc de puissance installée et en construction, dont plus de 50 % à l’international », annonce Pierre de Froidefond, un des associés fondateurs de Cap Vert Energie avec Christophe Caille et Hervé Lucas. Pour atteindre ces objectifs, Cap Vert Energie a prévu d’investir 1,3 milliard d’euros jusqu’en 2022 (un montant qui inclut les investissements déjà réalisés depuis sa création en 2011) et procèdera à une augmentation de capital « d’ici la fin de l’année ou début 2018 », précise le dirigeant. La société réalise un chiffre d’affaires de 18 millions d’euros et emploie 60 personnes aujourd’hui. Présente dans le solaire et le biogaz, elle détient actuellement 75 MW en construction ou en exploitation, essentiellement en France. Mais depuis deux ans, la société réfléchit à son développement à l’international pour profiter de marchés en pleine expansion. Elle a ainsi choisi de se lancer dans trois zones porteuses pour le solaire et la vente directe d’électricité : le Chili, le nord-est des États-Unis et l’Afrique.
Du soleil et du vent à la place du carburant
L’IEEFA (Institute for Energy Economics and Financial Analysis – institut étasunien de l’économie de l’énergie et de l’analyse financière) a publié le 8 mai un rapport décrivant la façon dont les énergies solaire et éolienne peuvent remplacer les systèmes « obsolètes » de production d’électricité fonctionnant au carburant dans les petites îles des Philippines. Nombre de leurs réseaux dépendent en effet de gazole importé et souffrent de pannes récurrentes. « Notre recherche établit qu’une transition raisonnablement rapide aux énergies renouvelables est réalisable dans toutes ces îles », a déclaré Sara Jane Ahmed, principale auteure du rapport. « L’hybridation du diesel avec le photovoltaïque, l’éolien, la biomasse, les petites installations hydroélectriques et les batteries est très prometteuse » d’après le rapport, qui indique par ailleurs que les coûts de l’énergie solaire ont chuté de 99 % depuis 1976 et de 90 % depuis 2009. Ceux de la production éolienne ont diminué de 50 % depuis 2009. « Cela peut conduire à la domination finale des énergies renouvelables dans les mix énergétiques », a conclu Sara Jane Ahmed.
Le Gouvernement condamné par la Banque mondiale
S’estimant lésé par la chute des subventions aux renouvelables en Espagne, le fond britannique Eiser Infrastructure Limited a obtenu une indemnisation suite à une décision du Centre international de règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi). Le pays doit ainsi lui payer « 128 millions d’euros plus les intérêts » ainsi qu’à sa filiale luxembourgeoise Energia Solar Luxembourg, explique un communiqué du Gouvernement espagnol, lequel envisage de déposer un recours. Le plaignant avait demandé « plus de 300 millions d’euros ». Le Cirdi aurait réceptionné une trentaine de plaintes similaires visant l’État, lequel pourrait avoir à verser des centaines de millions d’euros. Dans les années 2000, l’Espagne soutenait les énergies renouvelables qui, également aidées par l’abondance de vent et de soleil, y ont connu un développement fulgurant. Eiser avait pris des participations dans trois centrales solaires. La crise de 2008, puis un moratoire sur les aides en 2012 ont stoppé ce développement. Créé en 1966 et placé sous la supervision de la Banque mondiale, le Cirdi est un organisme d’arbitrage des différends entre investisseurs et 161 États, dont l’Espagne.
Une plateforme mondiale pour promouvoir le 100 % renouvelable
Le 8 mai, des représentants d’organisations majeures ont lancé une plateforme mondiale pour promouvoir le 100 % renouvelable et les systèmes d’énergie décentralisés. Ce lancement a coïncidé avec le début de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique qui se tient à Bonn (Allemagne) du 8 au 18 mai. Cette plateforme réunit des leaders de la société civile, des entreprises, des Gouvernements et de la science. Elle ambitionne une contribution à la réduction des effets néfastes du changement climatique, en suivant le principe d’après lequel « tous les nouveaux investissements dans les systèmes énergétiques doivent être basés sur du 100 % renouvelable », énonce la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) dans un communiqué du 8 mai. Par ailleurs, « les approches décentralisées et axées sur les personnes constituent le meilleur moyen de transformer les sociétés ». Diverses ONG (World Future Council, ASES – Solar Energy Society et Climate Action Network) travailleront dans ce sens avec les décideurs. « Les énergies renouvelables contribuent à la paix mondiale car elles peuvent éviter les conflits sur les ressources », a déclaré Naoto Kan, ambassadeur de la plateforme et ancien Premier ministre du Japon.