L’industrie du papier se met à la chaleur solaire

Publié le 2 mai 2024. L’association européenne de la chaleur solaire Solar Heat Europe et l’association européenne de l’industrie papetière Cepi ont mis en ligne une fiche d’information sur l’intégration de la chaleur solaire comme solution de décarbonation de l’industrie des pâtes à papier et papiers. Elle sert de guide d’information pour tous les industriels du secteur qui souhaiteraient installer des panneaux solaires thermiques. Elle rappelle en particulier les propriétés techniques et les coûts de la chaleur solaire appliquée à l’industrie. La fiche d’information a été lancée lors du Forum des solutions d’efficacité énergétique du Cepi qui s’est tenu à Bruxelles le 17 avril dernier. Ce dernier avait pour objectif de trouver des solutions pour réduire les émissions de carbone du secteur. Les industriels de la pâte et du papier se sont engagés à atteindre la neutralité carbone en Europe d’ici 2050. Pour en savoir plus sur la chaleur solaire dans les processus industriels, se référer au dossier du Journal des Énergies Renouvelables n° 267 (avril-mai-juin 2024).

Une place de marché pour l’hydrogène

Publié le 26/04/2024. Lhyfe, annonce le lancement d’une marketplace dédiée à l’hydrogène vert sur sa plateforme digitale, Lhyfe Heroes. Cette place de marché vise à faciliter l’achat et la vente d’hydrogène vert en coordonnant les acteurs des secteurs de l’industrie et des transports. L’objectif est de rendre l’hydrogène vert accessible à un plus large public, en modernisant les processus traditionnels grâce à la digitalisation. La marketplace permet aux producteurs et aux consommateurs d’hydrogène vert de collaborer plus étroitement, favorisant ainsi un maillage territorial optimal, une multiplication des sources d’approvisionnement et une meilleure optimisation de la production. De plus, tous les produits disponibles sur la marketplace bénéficieront de la garantie verte de Lhyfe.

Le marché mondial de la chaleur industrielle solaire accélère

Publié le 26/04/2024. Le solaire thermique peut avoir d’autres usages que la seule fourniture d’eau chaude sanitaire ou le chauffage de locaux. Le segment des applications pour la production de chaleur destinée à des usages industriels (SHIP en anglais pour Solar Heat for Industrial Processes) est en plein essor, selon une analyse récente du site solarthermalworld.org. Sur le plan technologique, les capteurs plans vitrés ne sont pas les principales options, car ils représentent seulement 12 % du marché mondial en 2023. Ce sont davantage les capteurs cylindro-paraboliques (38 % du marché) ou les tubes sous-vide (26 % des applications en 2023) qui sont utilisés afin d’obtenir des températures d’eau chaude ou de vapeur les plus élevées, jusqu’à 400 °C. L’an passé, les capacités nouvellement installées dans le monde ont triplé par rapport aux deux années précédentes. En 2023, 116 opérations ont été réalisées pour une puissance totale de 94 MW, contre seulement 31 MW l’année précédente. Cette croissance a essentiellement reposé sur deux pays. Les Pays-Bas ont dominé le marché mondial par le nombre de nouveaux projets (43 pour 6,8 MW), mais c’est surtout l’Espagne qui se distingue avec la plus grande capacité SHIP installée : 49,2 MW, soit plus de la moitié du marché mondial. En 2023, le classement des pays ayant été les plus actifs dans les réalisations de type SHIP place quatre pays de l’Union européenne parmi les cinq premiers. En effet, derrière l’Espagne arrivent la France, la Chine, les Pays-Bas et la Belgique. Avec 11,1 MW mis en service, la France fait ainsi bonne figure dans ce palmarès. Pour l’Hexagone, solarthermalworld.org relève les effets bénéfiques du Fonds chaleur de l’Ademe, qui a permis les principales réalisations en la matière ces dernières années avec notamment le méga projet du site de Lactalis à Verdun où 10,5 MW de puissance ont été mis en service en 2023. Le travail de solarthermalworld.org repose sur une enquête menée auprès de 70 entreprises fournisseurs de technologie ou développeurs de projets. Une carte mondiale des fournisseurs clés en main de réalisation SHIP sera prochainement mise à jour sur le site.

Des bateaux de croisières à l’hydrogène

Ponant, compagnie de croisière française et Farwind, start-up nantaise développant le concept de voiles rotors, annoncent un partenariat pour élaborer des solutions d’avitaillement en hydrogène vert et la décarbonation de l’industrie maritime. Le projet de voilier Swap2Zero (Sustainable, Wind Assisted Propulsion, Zero Emission Ready) de Ponant, vise à atteindre la neutralité carbone de ses futurs navires. Il intégrera des technologies de propulsion propres telles que des voiles d’un genre nouveau – voiles rigides ou voiles-rotor Farwind – et les piles à combustible à hydrogène liquide. Cette collaboration offre également de nouvelles perspectives à la technologie innovante de Farwind, axée sur la production en mer d’électricité à partir du vent, grâce à ses voiles-rotor, et sa conversion en hydrogène par électrolyse d’eau de mer. À l’horizon 2030, Ponant aspire à faire du projet Swap2Zero un modèle pour l’industrie maritime avec un développement à grande échelle en faveur de la transition énergétique dans le transport maritime.

Quand la biomasse produit de la vapeur

L’usine Lis, filiale du groupe Lesaffre, spécialiste de la levure et du séchage industriel et le groupe Idex ont inauguré une centrale de production de vapeur sur le site de Lis à Cérences dans la Manche. La centrale, opérationnelle depuis février 2024, a une capacité de production annuelle 11 000 tonnes de vapeur, soit 77 000 MWh, avec un taux élevé d’énergie renouvelable de 85 %, issues d’une chaufferie biomasse dédiée (le gaz étant conservé en appoint et secours). Le site est principalement alimenté par des ressources locales telles que des plaquettes forestières et du bois d’emballage en fin de vie. Le projet est aligné avec les objectifs français de décarbonation de l’industrie. Soutenu par l’Ademe à hauteur de 2,9 millions d’euros dans le cadre de l’appel à projets BCIAT (Biomasse Chaleur Industrie Agriculture et Tertiaire), le projet a fait l’objet d’un investissement complémentaire du Groupe d’Idex de près de 8 millions d’euros.

Nouvelle chaufferie bois à Lyon

Publié le 05/04/2024. GrandLyon Habitat vient d’achever la construction d’une nouvelle chaufferie bois, en parallèle de l’amélioration de la chaufferie gaz existante et la rénovation des sous-stations de distribution du chauffage, situées dans le quartier Saint-Rambert, à Lyon 9e. Ce nouveau réseau dessert 501 logements, dont 325 appartiennent à GrandLyon Habitat et 176 sont en copropriété. L’exploitant du site est Engie Solutions, qui a remporté un appel d’offres pour la gestion du site pour les 12 prochaines années. La chaufferie est alimentée avec des plaquettes de bois locales, couvre 70 % des besoins énergétiques du quartier. Ce choix permet de réduire l’empreinte carbone, avec une utilisation du gaz seulement en cas de grand froid ou de maintenance. Cette chaufferie bois à Saint-Rambert est la cinquième du genre pour GrandLyon Habitat, qui possède déjà des infrastructures similaires dans d’autres quartiers.

Près de 31% d’électrique renouvelable en 2023

Publié le 05/04/2024. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER), les gestionnaires de réseau RTE et Enedis, et l’agence Ore viennent de mettre en ligne leur rapport annuel « Panorama del’électricité renouvelable ». Cet ouvrage détaille l’état du parc électrique renouvelable en France ainsi que les volumes d’énergie qui ont été produits par les différentes filières. L’an passé, la capacité nationale électrique renouvelable a augmenté de 5,4 gigawatts (GW), soit légèrement plus qu’en 2022 (5 GW), pour atteindre un total de 70 GW installées. Le photovoltaïque s’est tout particulièrement illustré avec 3,1 GW de puissance supplémentaire, contre 2,8 GW en 2022, soit 57 % des nouvelles capacités. Toutefois, avec 19 GW le parc solaire rate son objectif de 20,1 GW à fin 2023, fixé par l’actuelle Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Cela équivaut à un semestre de retard sur cet objectif. En revanche, l’éolien terrestre a connu un net ralentissement avec 1,2 GW raccordés en 2023, contre 1,3 et 1,7 GW au cours des deux années précédentes. Le parc compte, fin 2023, 21,8 GW raccordés contre un objectif PPE de 24,1 GW. Soit un écart de plus de 2 GW, ce qui correspond à près d’un an et demi de retard au rythme actuel. Pour les autres filières, le parc hydroélectrique (avec 25,6 GW raccordés) et les sites de bioénergies électriques (avec 2,2 GW) ont été relativement stables par rapport à 2022. Au total, les filières renouvelables ont couvert 30,9 % de la consommation d’électricité de la France continentale au cours de l’année 2023 avec 135,6 TWh produits. Ce chiffre est en nette progression par rapport à celui de 2022 (110,4 TWh) et cela grâce notamment à une année particulièrement bien ventée. L’éolien terrestre a établi un nouveau record avec 48,9 TWh d’électricité injectée dans le réseau à quoi se sont ajoutés 1,9 TWh d’éolien en mer du site de Saint-Nazaire.

Nouvelle usine d’hydrogène vert pour Lhyfe

Publié le 28/03/2024. Le producteur d’hydrogène vert Lhyfe a reçu la confirmation, le 18 mars dernier, qu’il recevra une subvention de l’État français pouvant aller jusqu’à 149 millions d’euros. Elle servira à financer la construction d’une usine de production d’hydrogène vert près du Havre. D’une capacité d’électrolyse installée de 100 MW, ce projet a été sélectionné par l’État français et validé par la Commission européenne dans le cadre de PIIEC (Projets Importants d’Intérêt Européen Commun) sur l’hydrogène. Lhyfe entend produire jusqu’à 34 tonnes d’hydrogène vert par jour. Située près du site, l’usine Yara qui produit de l’engrais est intéressée par le projet de Lhyfe et le soutient afin de décarboner son processus industriel. Le site devrait voir le jour dès 2028.

2023, année catastrophique pour les appareils à granulés et exceptionnelle pour ceux à bûches

Publié le 28/03/2024. Jeudi 28 mars, l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER) a rendu public son suivi du marché 2023 des appareils domestiques de chauffage au bois et les résultats sont pour le moins très contrastés suivant les types d’équipements. Si pour l’ensemble des segments (poêles, foyers fermés, inserts, chaudières et cuisinières) le marché enregistre un net recul de ses ventes (-17,9 % pour 420 205 pièces contre 511 950 en 2022) cette orientation a été très majoritairement le fait des appareils à granulés pour lesquels 2023 a été catastrophique. L’activité s’est effondrée pour tous segments avec une baisse moyenne de 64 % des ventes. Symbole de ce spectaculaire retournement : les poêles à granulés. Depuis 2018, ils constituaient le premier sous-segment du marché national en termes de ventes avec plus de 201 000 pièces en 2022 mais l’an passé seules 74 300 appareils ont été écoulés. Une chute de l’activité de 63 % et 127 500 ventes de moins en seulement 12 mois. Face au marasme des appareils automatiques, ceux à bûches enregistrent une année exceptionnelle avec une hausse moyenne de leurs ventes de 28 % tous segments confondus. Les courbes se croisent notamment sur le segment des poêles où plus de 237 000 appareils à bûches ont été vendus contre 186 160 un an auparavant. La cause principale de ce phénomène est la répercussion des effets de la crise des granulés de l’été 2022. Dans un climat de tensions énergétiques générales en Europe, de nombreux utilisateurs d’appareils automatiques s’étaient rués sur les combustibles à granulés alors disponibles, provoquant des pénuries et une hausse sensible des prix. Malgré un retour à la normale tout au long de l’année 2023, cet épisode a durablement marqué les esprits des consommateurs qui se sont détournés des appareils granulés. Pour la France, à cela s’est ajouté une révision des conditions du dispositif MaPrimeRénov’ dont l’aide pour l’achat d’un poêle à granulés a diminué de 500 € pour les ménages à profil modeste et très modeste.

Donner la priorité à la chaleur et au froid renouvelables !

Publié le 21/03/2024. Le 14 mars 2024, 18 organisations européennes, composées d’associations industrielles et d’ONG ont publié un appel à l’action exhortant la Commission européenne et les États membres à donner la priorité à la décarbonisation du chauffage et du refroidissement dans le prochain mandat législatif. En effet, la Commission a publié début février une  « Communication », présentant ses recommandations pour le prochain objectif climatique que l’Union européenne doit se donner à horizon 2040. Elle préconise une réduction des émissions de CO2 de 90 % comparé à 1990, contre au moins 55 % en 2030. Les organisations européennes se félicitent que la Commission identifie les secteurs du bâtiment et de l’industrie, comme ceux présentant le plus fort potentiel de réduction, car ils représentent respectivement 42 % et 25,6 % de la consommation finale d’énergie de l’UE. En revanche, elle déplore l’oubli dans cette communication du traitement de la production de chaleur et de froid, encore largement carbonée et qui représente 80 % de la consommation énergétique des bâtiments et 60 % des besoins énergétiques des industries. La coalition appelle à une action immédiate pour éliminer progressivement les combustibles fossiles dans le chauffage et la climatisation, en soutenant le financement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables et de récupération. « L’objectif de réduction de 90 % des gaz à effet de serre d’ici 2040 rend indispensable la décarbonation urgente du chauffage et du refroidissement », a déclaré Justin Wilkes, directeur général d’ECOS (Environmental Coalition on Standards).