Publié le 13/09/2024. La géothermie permet de chauffer des bâtiments mais elle est également pertinente pour assurer la climatisation et le rafraîchissement. C’est ce que montre l’Association française des professionnels de la géothermie (AFPG) dans une étude technico-économique qui compare les installations géothermiques à d’autres solutions de refroidissement dans cinq typologies de bâtiments : maisons, logements collectifs, bureaux, commerces et établissements de santé. « Dans tous les scénarios techniques envisagés, qu’il s’agisse des sondes géothermiques verticales et des solutions de géothermie sur nappe, ces analyses démontrent des économies intéressantes par rapport aux solutions classiques », affirme Xavier Moch, expert géothermie de surface à l’AFPG. Si les solutions de géothermie nécessitent un investissement important au départ, elles présentent en effet des coûts d’exploitation réduits. L’avantage est d’autant plus marqué que les prix de l’énergie et de l’électricité ont tendance à augmenter. L’étude montre qu’à Paris par exemple, 875 millions d’euros de bénéfices pourraient être tirés sur 50 ans si toute la ville était climatisée par géothermie. Cette énergie renouvelable présente également des avantages environnementaux et sanitaires puisqu’elle atténue l’effet d’îlot de chaleur urbaine. Elle contribue à une diminution du taux de mortalité pendant les périodes de températures élevées, ainsi qu’à une réduction de la morbidité et de la perte de productivité.
Archives
Marché résidentiel 2023 : systèmes combinés et capteurs auto-stockeurs tirent leur épingle du jeu
Publié le 13/09/2024. Observ’ER (l’Observatoire des énergies renouvelables) vient de mettre en ligne son analyse du marché 2023 des applications solaires thermiques pour particuliers. Depuis une quinzaine d’années, la filière évolue avec une alternance de progressions et de reculs des chauffe-eaux solaires ou des installations combinées (eau chaude sanitaire plus chauffage) tout en restant sur des volumes de m2 de capteurs installés limités (moins de 100 000 m2 par an en métropole). En 2023, ce sont les systèmes solaires combinés (SSC) qui se sont tout particulièrement distingués avec un marché de près de 22 000 m2 et 59 % de mieux en un an. Les crises énergétiques et économiques récentes ont donné un nouveau souffle au solaire thermique. De plus en plus de particuliers ont recherché des solutions susceptibles de réduire leurs factures énergétiques, ce qui a profité au secteur et tout particulièrement aux SSC. Du côté des chauffe-eaux solaires individuels (CESI), le marché a progressé uniquement à la faveur du développement des capteurs auto-stockeurs. Introduite il y a moins de cinq ans, cette technologie associe un capteur solaire sous lequel est placé un réservoir d’eau, qui intègre un échangeur thermique contenant un fluide caloporteur. Moins cher et plus simple à installer, mais plus particulièrement destiné aux régions les plus ensoleillées, ce type d’équipements est rapidement monté en puissance en affichant un volume de 29 420 m2 en 2023, soit un meilleur niveau que celui des CESI traditionnels (28 900 m2). Le bilan du marché solaire thermique métropolitain en 2023 pourrait sembler positif s’il n’était confronté aux objectifs attendus de développement pour le secteur. La Stratégie française pour l’énergie et le climat (mise en consultation en novembre 2023) ambitionne 6 TWh de chaleur issue de solaire thermique pour 2030 en France métropolitaine, puis 10 TWh fin 2035. Les estimations pour 2023 font état de 1,58 TWh d’énergie générée, soit un niveau et une dynamique très loin de la trajectoire recherchée.
Quinze bus bioGNV pour le Grand Chambéry
Publié le 06/09/2024. Le 27 août, Grand Chambéry a inauguré cinq nouveaux bus bioGNV (gaz naturel pour véhicules), marquant une avancée significative dans la transition énergétique du réseau de transport public de l’agglomération. Ces véhicules, plus écologiques que les anciens bus diesel, font partie d’un investissement de 5,7 millions d’euros pour l’acquisition de 15 bus cette année, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports, responsable de 30 % des émissions nationales. Les nouveaux bus offrent également un meilleur confort avec des équipements tels que la climatisation, le wifi, des espaces dédiés aux fauteuils roulants et poussettes, ainsi que des systèmes de sécurité avancés. Grand Chambéry s’est fixé l’objectif d’acquérir un total de 30 bus d’ici quelques années, renforçant ainsi l’offre de transport en commun et contribuant à la diminution de la dépendance à la voiture individuelle.
1 000 kg d’hydrogène par jour à partir de déchets
Publié le 06/09/2024. La Ville de Créteil a annoncé le 28 août que les travaux de la nouvelle station de production et de distribution d’hydrogène renouvelable, ont commencé le 10 juin. Baptisée H2 Créteil, la station sera construite à côté de l’unité de valorisation énergétique Valo’Marne (UVE) appartenant à la société éponyme, filiale de Suez. À la fin des travaux, la station sera reliée à l’UVE et utilisera l’électricité produite par cogénération à partir de la combustion des déchets ménagers des 19 communes gérées par le Syndicat mixte de traitement des déchets urbains du Val-de-Marne, propriétaire de l’UVE. Cette nouvelle station produira 1 000 kg d’hydrogène par jour, générés par électrolyse de l’eau, grâce à la valorisation énergétique des déchets. Valo’Marne assure la majorité du financement de cette opération, estimé à 16,3 millions d’euros, pour laquelle 6,3 millions d’euros de subventions ont été obtenus : 1,7 million d’euros de l’Ademe, 1,1 million d’euros de la Région Île-de-France et 3,5 millions d’euros de fonds européens. La Caisse des dépôts complétera l’investissement par le biais de la Banque des territoires. Cette installation nécessitera douze mois de travaux avant sa mise en service à la mi-2025. Grâce à elle, environ 1 500 tonnes d’équivalent CO2 par an à l’échelle régionale devraient être évitées.
Cogénération en PACA
Publié le 30/08/2024. Début août, la coentreprise Paprec Energies / Pizzorno Environnement a été choisie par la communauté d’agglomération Dracénie Provence Verdon Agglomération (Var) pour la construction et l’exploitation du futur pôle de transition environnementale de l’agglomération dracénoise. Le contrat prendra la forme d’une délégation de service public (DSP) pour une durée de 25 ans. D’un investissement de 130 millions d’euros, le centre comprendra une unité de tri et pré-traitement des déchets, une unité de valorisation des déchets ménagers et assimilés et un réseau de chaleur. L’usine séparera les matières encore valorisables des déchets ménagers pour les transformer en CSR (combustibles solides de récupération). Ce combustible alimentera une chaufferie fonctionnant en cogénération produisant ainsi de la chaleur et de l’électricité pour le futur réseau de chauffage urbain. En effet, ce dernier – de 13,8 kilomètres – fournira 4 MWh par an d’énergie et d’eau chaude. Ce projet vise à réduire considérablement l’enfouissement des déchets ménagers, décarboner le territoire en évitant l’émission de près de 4 000 tonnes de CO2 par an, et atteindre 32 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique de la région Sud PACA. L’investissement total de 130 millions d’euros sera porté par une société d’économie mixte à opération unique (Semop). Le chiffre d’affaires est garanti par le traitement annuel de 48 000 tonnes de déchets au prix de 175 euros la tonne sur 25 ans. La mise en service est programmée pour le second semestre 2028.
De l’hydrogène à partir de déchets
Publié le 30/08/2024. Le projet de fabrication d’hydrogène à partir de déchets, initié par l’entreprise espagnole Raven SR, a été désigné « Projet et investissement d’intérêt régional autonome » par le ministère régional d’Aragon en Espagne. Cette récompense permettra de réduire les délais administratifs du projet prévu à Saragosse. D’ailleurs, il a déjà été soutenu par la Commission européenne via une aide de 2,4 millions d’euros en 2022 pour le démarrage de son usine. Raven SR a également obtenu 1,4 million d’euros supplémentaires du ministère de la Transition écologique et du Défi démographique d’Espagne. La technologie Raven SR se base sur un procédé de réduction chimique et thermique sans combustion qui convertit les déchets organiques et les gaz d’enfouissement en hydrogène et en carburants synthétiques grâce au procédé Fischer-Tropsch. D’après Raven SR « contrairement à d’autres technologies de production d’hydrogène, sa reformation vapeur/CO2 ne nécessite pas d’eau douce comme matière première et utilise moins de la moitié de l’énergie de l’électrolyse ». L’entreprise ambitionne de produire 75 kilogrammes d’hydrogène de qualité transport pour chaque tonne de déchets organiques, soit environ 5 250 kilogrammes d’hydrogène par jour pour un total annuel d’environ 1,8 million de kilogrammes. Le projet devrait être opérationnel en 2026.
L’état des lieux de la filière en France
Publié le 25/07/2024. En collaboration avec l’Ademe, Observ’ER vient de mettre en ligne sur son site l’état des lieux du parc d’installations de méthanisation en service en France au 1er janvier 2024. Ce travail dresse le bilan de la filière suivant les différents types de sites ou de valorisation existants. Le document recense 1 724 installations opérationnelles dans le pays, un chiffre en progression de plus de 12 % en une année, pour un secteur qui est l’un des plus transverses en matière de production d’énergie finale puisque la méthanisation se valorise sous forme d’électricité, de chaleur, de biométhane (biogaz injecté dans le réseau national gazier) et de combustible pour véhicule avec le bioGNV. Parmi l’ensemble des données disponibles on retient notamment la progression du biométhane dont 9,1 TWh PCS (pouvoir calorifique supérieur) ont été injectés dans le réseau de gaz naturel en 2023, soit l’équivalent de la consommation de gaz de 1,8 million de personnes. L’état des lieux est également disponible sur le site SINOE, un outil dédié à l’observation et à l’analyse des déchets ménagers et assimilés.
Biométhane de décharge dans le Pas-de-Calais
Publié le 25/07/2024. Le 25 juin, Séché Environnement a inauguré son unité de production de biométhane Wagabox à Sainte-Marie-Kerque dans le Pas-de-Calais. Cette installation innovante valorise les déchets enfouis sur un site de stockage pour produire du biométhane. La technologie développée par Waga Energy, permet de capter et traiter le gaz émis par les déchets, produisant ainsi du biométhane injecté directement dans le réseau de GRDF. Cela permet d’éviter l’émission de 5 800 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de la consommation de 5 500 foyers. L’unité de Sainte-Marie-Kerque, capable de traiter 800 m³/h de gaz brut pour produire jusqu’à 35 GWh de biométhane par an, pouvant notamment servir à la décarbonation des secteurs du transport et de l’industrie. Auparavant, sur ce site de Séché Environnement, le gaz était converti en électricité, mais la solution développée par Waga Energy augmente significativement la production d’énergie renouvelable.
Entrée en scène des certificats de production de biogaz
Publié le 18/07/2024. Le 12 juillet, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a annoncé la parution d’un décret et d’un arrêté relatif au dispositif des certificats de production de biogaz. « Le dispositif de certificat de production de biogaz (CPB), créé par la loi « Climat et résilience » du 22 août 2021, impose aux fournisseurs de gaz naturel une obligation de restitution de certificats de production de biogaz. Les fournisseurs de gaz naturel pourront obtenir ces certificats en produisant eux-mêmes du biométhane, ou auprès de producteurs de biométhane », peut-on lire dans le communiqué. Les producteurs de biogaz disposeront ainsi d’un revenu associé à la commercialisation de ces certificats, ce qui n’était pas le cas avant. Celui-ci viendra s’ajouter à la vente physique de la molécule de biométhane. Les certificats garantiront au consommateur, lors de son achat auprès des fournisseurs, la part de biogaz financée dans le cadre de sa facturation. Avec la publication de ces textes, l’État ambitionne une production de CPB de 0,8 TWh en 2026, 3,1 TWh en 2027 et 6,5 TWh en 2028. En 2023, la production de la filière biogaz a atteint 9,1TW.
Fos-sur-Mer investit dans les biocarburants
Publié le 18/07/2024. La PME industrielle Elyse Energy a confirmé l’implantation de sa première plateforme industrialo-portuaire de production intégrée de e-méthanol et de e-kérosène, baptisée NeoCarb, à Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône. Ce procédé consiste à gazéifier d’une part de la biomasse solide (déchets et résidus de bois principalement) et d’autre part à produire de l’hydrogène vert ou « bas carbone », afin d’obtenir des hydrocarbures de synthèse à partir des gaz produits, riches en molécules de carbone et d’hydrogène. La société a sécurisé une parcelle de 51,3 hectares dans le Grand Port Maritime de Marseille pour ce projet qui comprend deux phases : la production d’e-méthanol pour le transport maritime, puis dans un second temps la conversion de cet e-méthanol en e-kérosène pour le transport aérien. NeoCarb produira 100 000 tonnes de e-méthanol et 50 000 tonnes de e-kérosène par an, contribuant ainsi à la décarbonation des transports. Elyse Energy prévoit la mise en service de la première phase en 2030, créant environ 600 emplois et nécessitant un investissement initial d’un milliard d’euros. Lire aussi nos articles évoquant ce projet dans Le Journal des Énergies Renouvelablesn° 265 et le hors-série « Bois-énergie : réalités et enjeux » d’avril 2024 du Journal des énergies renouvelables.