Airbus se chauffe au bois

Publié le 18/10/2024. Airbus a inauguré le 3 octobre une nouvelle chaufferie biomasse à Toulouse, en partenariat avec Engie et l’Ademe. Cette installation permettra de couvrir 86 % des besoins en chaleur des sites toulousains du constructeur aéronautique à partir d’énergies renouvelables, évitant ainsi l’émission de 26 000 tonnes de CO₂ par an. Cette chaufferie, d’une puissance de 20 MW, s’ajoute à une première installation de 14 MW en service depuis 2013, portant la capacité totale à 34 MW. Ces deux chaudières alimentent un réseau de chauffage de 15 kilomètres couvrant plus de 60 bâtiments sur 800 000 m². Le bois utilisé provient de sources locales dans un rayon de 120 kilomètres. Ce projet s’inscrit dans la stratégie de décarbonation d’Airbus, visant à réduire son empreinte carbone à Toulouse, où se situent ses lignes d’assemblage et son siège social. Lauréat du Fonds Chaleur de l’Ademe, le projet a reçu une subvention de 9 millions d’euros.

Une nouvelle étude sur le marché des pompes à chaleur

Publié le 18/10/2024. Après son suivi détaillé des chiffres de marché, Observ’ER vient de mettre en ligne son étude qualitative sur le marché des pompes à chaleur (PAC) individuelles, jusqu’à une puissance de 30 kW. Basé sur des entretiens approfondis avec des professionnels du secteur, le travail revient en détail sur les faits majeurs de 2023 et les premières orientations du marché en 2024. Les différents chapitres de l’étude passent notamment en revue l’évolution de la structuration des filières, le persistant écueil du manque d’installateurs – et de foreurs pour la partie géothermie – ainsi qu’un ressenti sur l’impact des dispositifs de soutien au marché. Parmi l’ensemble des thématiques abordées, une polarise tout particulièrement l’attention des acteurs : la nouvelle réglementation européenne F-Gaz qui régit l’utilisation des fluides frigorigènes dans les applications de réfrigération (dont font partie les pompes à chaleur). Les nouveaux textes, qui s’appliquent depuis mars 2024 aux 27 pays membres de l’Union européenne, ambitionnent une très nette accélération de la réduction des émissions de gaz à effet de serre associées aux gaz fluorés contenus dans les pompes à chaleur d’ici à 2050 avec notamment une période critique de 2025 à fin 2030 qui va porter 80 % de l’ensemble des efforts à réaliser. Un immense défi pour l’industrie française et européenne qui a déjà anticipé techniquement ce virage avec l’introduction de nouveaux fluides moins nocifs comme le propane. Cependant les échéances arrivent très vite et le secteur va devoir procéder à des changements complets des gammes des produits diffusés sur le marché dans les cinq années à venir.

Appel à projets d’hydrogène renouvelable

Publié le 10/10/2024. La Commission européenne vient de publier les conditions générales de son deuxième round d’appel à projets pour la production d’hydrogène renouvelable (enchère IF24), via le Fonds d’innovation. Cette enchère, qui est un pilier essentiel de la Banque européenne d’hydrogène, apporte un soutien financier aux producteurs d’hydrogène classés comme carburants renouvelables d’origine non biologique. La procédure débutera le 3 décembre 2024 et accordera jusqu’à 1,2 milliard d’euros d’aide aux projets retenus. Les soumissionnaires retenus dans le cadre de l’enchère IF24 recevront une prime fixe en €/kg d’hydrogène renouvelable produit, sur une durée maximale de dix ans d’exploitation. Le soutien du Fonds d’innovation permettra de combler l’écart entre les coûts de production et le prix que les acheteurs sont prêts à payer pour l’hydrogène renouvelable. En s’appuyant sur les enseignements de l’enchère pilote et facilitant une contribution du financement de l’UE aux objectifs du Net-Zero Industry Act (NZIA), un nouveau critère a été introduit : les projets seront évalués sur leur capacité à « assurer la sécurité de l’approvisionnement en biens essentiels et contribuer au leadership industriel et à la compétitivité de l’Europe ». La Commission veillera également à ce que des processus de production sûrs en Europe soient soutenus par des exigences appropriées en matière de sécurité et de cybersécurité.

Renouvelables électriques : 5 500 GW supplémentaires d’ici 2030

Publié le 10/10/2124. Dans son rapport Renewables 2024, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dresse un panorama encourageant pour le développement des énergies renouvelables électriques (photovoltaïque, éolien, hydraulique, biomasse, etc.) dans le monde. L’AIE estime que près de 5 500 GW de nouvelles capacités seront installées à l’échelle mondiale d’ici 2030, soit presque trois fois la croissance observée entre 2017 et 2023. Le photovoltaïque devrait à lui seul croître de 4 210 GW d’ici la fin de la décennie, soit 80 % du total, un bouleversement du mix mondial. La Chine jouera un rôle clé, représentant 60 % des nouvelles installations. Les énergies renouvelables produiront près de la moitié de l’électricité mondiale d’ici 2030, avec une part du solaire et de l’éolien doublant pour atteindre 30 %. Portée par la croissance de l’électricité renouvelable, la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique globale devrait passer à près de 20 % en 2030, contre 13 % en 2023. L’AIE souligne également la nécessité de construire et moderniser près de 25 millions de kilomètres de lignes électriques et d’atteindre 1 500  GW de capacité de stockage pour garantir la flexibilité des réseaux. Le rapport n’aborde qu’à la marge la chaleur renouvelable mais évoque les carburants renouvelables (biomasse solide, liquide, e-carburants, biogaz, hydrogène). Ces derniers devraient peu progresser, leur part dans la demande d’énergie mondiale devrait être de 5,5 % d’ici 2030. L’Agence rappelle que les projections de croissance du parc renouvelable mondial demeurent encore en deçà de l’objectif de la COP28 de tripler les capacités renouvelables d’ici 2030.

L’une des premières aires routières sans pétrole en France

Publié le 04/10/2024. Les travaux viennent officiellement de commencer pour la construction d’une nouvelle station multi-énergies sur l’aire de Dardilly (Rhône) le long de la route M6 (ex A6) et il s’agira de l’une des premières aires routières sans pétrole en France. Ce projet qui va être développé et exploité par GNVert et Engie Vianeo, deux marques d’Engie dédiées à la mobilité durable, s’inscrit dans la politique de transition énergétique portée par la Métropole de Lyon. La station distribuera du BioGNV à fort débit permettant d’avitailler tout type de véhicule : poids lourds, bennes à ordures ménagères, bus, véhicules légers. Une infrastructure de recharge pour véhicules électriques, d’une puissance de 300 kW à 500 kW avec dix points de charge, y sera également installée, accessible à tous les véhicules électriques. L’électricité fournie par les bornes de recharge sera garantie d’origine renouvelable.

Biométhane issu de déchets en Saône-et-Loire

Publié le 04/10/2024. Waga Energy, en partenariat avec Veolia, a lancé une nouvelle unité de production de biométhane sur le site de valorisation des déchets de Granges en Saône-et-Loire, marquant ainsi leur sixième projet commun en six ans. Cette unité utilise la technologie Wagabox pour épurer le biogaz produit afin d’en faire du biométhane, qui est ensuite injecté dans le réseau de gaz naturel. Avec une capacité de traitement de 600 m³/h et une production annuelle de 25 GWh, elle peut alimenter plus de 3 000 foyers tout en réduisant les émissions de CO2  d’environ 3 300 tonnes par an. Le site de Granges, qui traite jusqu’à 130 000 tonnes de déchets par an, améliore son efficacité énergétique en remplaçant un ancien moteur de cogénération biogaz par cette nouvelle unité d’injection de biométhane.

Niort passe à la chaleur renouvelable

Publié le 27/09/2024. La Ville de Niort projette de développer un réseau de chaleur urbain décarboné, en visant un mix énergétique avec 80 % d’énergies renouvelables. Deux réseaux existent actuellement : celui des Brizeaux, fonctionnant au bois énergie, et celui du Clou-Bouchet, alimenté au gaz. Ce dernier, propriété de Deux-Sèvres Habitat, doit être repris par la Ville car il ne peut plus être maintenu sous sa forme actuelle. Une étude de faisabilité a été lancée pour racheter et convertir le réseau du Clou-Bouchet aux énergies renouvelables. Deux options sont envisagées : récupérer la chaleur industrielle de l’entreprise Thébault, spécialisée dans la fabrication de panneaux de contreplaqué, ou installer une chaudière biomasse. La transition vers les énergies renouvelables permettra de stabiliser et réduire les coûts pour les abonnés, qui bénéficieront d’une TVA réduite à 5,5 %. Ce projet s’inscrit dans les objectifs de Niort Durable 2030 et du Plan Climat-Air-Énergie Territorial (PCAET), avec une réduction potentielle de 3 500 tonnes de CO2 par an.

166 300 emplois dans les énergies renouvelables en 2022

Publié le 27/09/2024. Parmi l’ensemble des études récurrentes réalisées par l’Ademe, celle portant sur les marchés et emplois de la transition énergétique est l’une des plus attendues. Chaque année à la rentrée, ce travail vient passer au crible le développement trois grands secteurs concourant à l’évolution des modes de production et de consommation en France non pas d’un point de vue énergétique mais économique à travers des indicateurs d’investissement, d’activité économique générée et d’emplois directs associés. Ces secteurs sont : les énergies renouvelables et de récupération, les transports terrestres et le bâtiment résidentiel. Pour le domaine des énergies renouvelables et de récupération les résultats sont bons puisqu’ils mettent en avant des hausses significatives d’emplois directs (166 330, +16,8 % par rapport à 2021) ainsi que de l’activité économique (46,1 milliards d’euros, +19 % par rapport à 2021). Il faut cependant noter que dans le périmètre de l’étude figure l’ensemble des filières renouvelables développées commercialement en France à l’exception de l’éolien en mer et des autres énergies marines. Sur la période 2020-2022, les investissements réalisés sur bon nombre de filières ont connu un développement nettement plus important que ce qui avait pu être observé au cours de la décennie 2010. Ainsi pour les filières EnR&R hors bâtiment résidentiel, les investissements dans de nouvelles centrales ont progressé de 63 % entre 2020 et 2022. Mieux encore, les filières appliquées au résidentiel (essentiellement les appareils de chauffage renouvelable) ont augmenté de 85 % en deux ans. Sans surprise les deux filières renouvelables les plus dynamiques en 2022 ont été le photovoltaïque et les pompes à chaleur aérothermiques. La première affiche une activité de 9,7 milliards d’euros – un record pour la filière – et 18 300 ETP (équivalents temps plein). La seconde est avec 66 570 ETP la première filière en termes d’emplois de tous les secteurs renouvelables. Une ombre pointe cependant : l’ensemble des trois secteurs couverts dans l’étude affiche un déficit pour le commerce extérieur qui a atteint un niveau inédit de 18,5 milliards d’euros. Ce passif est essentiellement le résultat des importations de voitures électriques, le photovoltaïque pèse tout de même pour 2,3 milliards dans ce déficit.

Chaufferie à combustibles solides de récupération dans les Hauts-de-France

Publiée le 19/09/2024. Suez et le sucrier Tereos, annoncent la construction de la première chaufferie à Combustibles Solides de Récupération (CSR) des Hauts-de-France pour une mise en service prévue en 2027. Cette installation permettra de remplacer 40 % de la consommation de gaz fossile de la sucrerie-distillerie d’Origny-Sainte-Benoite (Aisne), en utilisant des déchets non recyclables comme source d’énergie. La chaufferie traitera les déchets non dangereux non recyclés (bois, papiers, cartons, plastiques, mousse…) principalement enfouis aujourd’hui. Le projet vise à réduire les émissions de CO2 de Tereos de 65 % d’ici 2032. Il créera 150 emplois pendant la construction et 50 postes permanents, tout en contribuant à la transition énergétique et à l’économie circulaire.

Solaire thermique et géothermie main dans la main

Publiée le 19/09/2024. L’Association française des professionnels de la géothermie (AFPG) et Enerplan, le syndicat professionnel de l’énergie solaire, ont signé une feuille de route visant à favoriser le couplage et le déploiement de solutions combinant solaire thermique et géothermie. La combinaison de ces deux énergies permet de réaliser du stockage intersaisonnier de chaleur solaire dans le sous-sol, afin de récupérer en période hivernale la chaleur estivale stockée. Cette feuille de route formalise la collaboration des deux entités sur ces sujets, qu’ils soient de nature technique, réglementaire ou de communication. L’objectif : éclairer les professionnels du secteur sur la pertinence de ces combinaisons. En 2023, les pouvoirs publics ont publié un Plan d’action pour le développement de la géothermie. Un plan équivalent pour la chaleur solaire est attendu pour 2025.