Le CSE adopte la feuille de route pour les EnR

Le Conseil supérieur de l’énergie (CSE) a adopté le 15 avril, à une large majorité, le projet d’arrêté relatif à la programmation des capacités de production d’énergies renouvelables. Prenant la forme d’un arrêté modifiant les Programmations pluriannuelles des investissements (PPI) de production d’électricité et de chaleur de décembre 2009, ce projet « va permettre, en particulier, de plus que doubler le parc éolien terrestre d’ici 2023 et de tripler la puissance du parc photovoltaïque », a souligné dans un communiqué le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Ce dernier a d’ailleurs porté plusieurs amendements dont une révision à la hausse des objectifs 2018 et 2023 de l’éolien terrestre et un texte de calendriers indicatifs de lancement des appels d’offres. « Au chapitre des déceptions, le SER note que les objectifs pour les énergies marines renouvelables, l’éolien offshore posé et la cogénération biogaz n’ont pas été relevés », déplore l’organisation professionnelle. »

Un groupe Totalement en transition ?

« Nos ambitions à 20 ans sont multiples (…) : être dans le top 3 de l’énergie solaire, se développer dans le trading d’électricité, dans le stockage d’énergie, être leader sur les biocarburants, notamment les biojets destinés à l’aviation, mais aussi envisager des développements possibles dans les autres énergies renouvelables », a expliqué Patrick Pouyanné, PDG de Total, dans un communiqué publié hier mardi 19 avril. Et de préciser que « L’ambition est de doter Total d’un nouveau métier qui contribuera à en faire la major de l’énergie responsable ». Pour ce faire, le groupe pétrolier et gazier a donc dévoilé sa future organisation interne, mise en place à partir de septembre prochain pour porter sa stratégie à horizon 2035. Cette nouvelle organisation se fera sans aucune suppression d’emploi et sans mobilité géographique contrainte, assure le groupe. »

La feuille de route des EnR

Ségolène Royal a soumis pour avis au Conseil supérieur de l’énergie sa feuille de route pour le développement des énergies renouvelables, qui s’inscrit dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Le projet d’arrêté fixe des objectifs de capacité installée pour 2018 et 2023 : 14 300 MW puis 21 800 à 23 300 MW pour l’éolien terrestre – 500 MW puis 3 000 MW pour l’éolien en mer – 10 200 MW puis entre 18 200 et 20 200 MW pour le PV – 540 MW puis entre 790 MW et 1 040 MW pour le bois-énergie… Mais les ONG n’en sont pas satisfaites : « Sans orientations sur l’évolution de la consommation et sur les autres sources de production, le nucléaire et les énergies fossiles, les objectifs d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique resteront des voeux pieux », regrette Réseau Action Climat dans un communiqué.

Une ordonnance pour favoriser l’injection sur les réseaux

Le ministère de l’Environnement a présenté le 7 avril une ordonnance portant sur le développement du biogaz en France. Celle-ci « permet aux pouvoirs publics d’avoir recours à une procédure d’appel d’offres en cas d’écart avec la trajectoire de développement prévu pour le biométhane. Ces appels d’offres valorisent notamment les investissements participatifs des particuliers ou des collectivités dans les sociétés de projets », précise un communiqué du ministère. Pour rappel, les objectifs fixés concernant l’injection de biométhane sur le réseau sont de 6 à 8 TWh/an en 2023. Aujourd’hui, plus de 300 projets d’injection techniquement réalisables se sont déclarés auprès des gestionnaires de réseaux de gaz naturel. Mais seuls 18 sites injectent actuellement du biométhane dans les réseaux.

De bonnes nouvelles pour les EnR

Les 4 et 5 avril, Bloomberg New Energy Finance (BNEF), fournisseur de données et prospectives sur les énergies propres, a tenu son « Future of Energy Global Summit » à New York. L’occasion de découvrir de bonnes nouvelles pour les EnR. Outre le record d’investissement atteint en 2015, la baisse du prix de l’électricité renouvelable est également confirmée : – 50% depuis 2009 pour l’éolien et – 80% depuis 2008 pour le PV. Michael Liebreich, président du comité consultatif de BNEF, a aussi profité de l’occasion pour souligner les bienfaits des mécanismes type appel d’offres sur ces prix. « Dans les pays où les appels d’offres sont mis en place, nous observons une diminution du prix des renouvelables, dans l’année qui suit, de 15 à 50 %. », a-t-il déclaré. Une information précieuse pour les décideurs politiques.

Jusqu’à 750 Md$ d’économies dans la zone Mena

Les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du nord (Mena) pourraient effectuer de sacrées économies s’ils réalisaient leurs objectifs en matière d’utilisation des énergies renouvelables à l’horizon 2030, a indiqué le 4 avril à l’AFP Adnan Amin, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (Irena). « Nous aurons un bénéfice net d’environ 750 milliards de dollars dans le secteur de l’énergie dans la région Mena » si ces pays réalisent chacun leur objectif d’utilisation d’EnR (entre 5 et 15 % d’ici 2030 selon les pays),a-t-il expliqué en marge d’une conférence sur les énergies renouvelables à Koweït. Bassam Fattouh, directeur de l’Oxford Energy Institute Studies, a de son côté jugé trop ambitieux les objectifs de la région Mena en matière d’EnR. Toujours selon l’AFP, plusieurs défis entravent la production d’énergies renouvelables dans la région, comme les monopoles d’État sur le secteur et un manque de capacités institutionnelles, a détaillé le spécialiste.

Ségolène Royal attend des propositions avant le 1er juillet

Ségolène Royal a chargé l’ancien ministre Pascal Canfin, le PDG d’Engie Gérard Mestrallet et l’économiste Alain Grandjean de lui faire des propositions concrètes sur la mise en place d’un prix du carbone. Ce dernier devra permettre « d’orienter les investissements des citoyens, des élus, des entreprises vers les projets et les produits les plus favorables au climat », détaille la ministre de l’Environnement dans un communiqué publié le 2 avril. Cette mission devra rendre ses conclusions avant le 1er juillet 2016. Elles contribueront, espère la ministre dans sa lettre de mission, aux travaux sur la révision de la directive du marché du carbone européen et la mise en place d’un corridor de prix du carbone ou d’un prix plancher. Ce groupe de travail entend également « donner une suite opérationnelle » aux propositions du rapport Canfin-Grandjean, remis à François Hollande en amont de la COP21. »

La filière française s’organise

La filière du biométhane en France a annoncé la naissance, ce mercredi 6 avril, de l’association France Biométhane, soit le « premier think tank dédié au biométhane », d’après un communiqué diffusé le même jour. L’objectif affiché de cette nouvelle structure est de montrer « comment le gaz vert joue un rôle important dans la transition énergétique actuelle ». Pour ce faire, et en collaboration avec le cabinet Sia Partners, France Biométhane a publié un observatoire de la filière, lequel « permettra de suivre le marché et les perspectives du biométhane en France et en Europe », explique l’association. Cette annonce n’est pas sans rappeler l’étude parue la semaine dernière par l’Académie des technologies et qui « appelle les pouvoirs publics à lever les freins techniques, économiques et réglementaires pour développer la filière biogaz ». »

1 milliard de dollars pour les énergies propres

L’Australie va investir un milliard de dollars australiens (environ 675 millions d’euros) dans un fonds dédié à l’innovation dans les énergies propres, a annoncé la semaine dernière le Premier ministre australien Malcolm Turnbull. Ce fonds pour l’innovation dans les énergies propres investira chaque année 100 millions de dollars australiens dans les entreprises et les technologies australiennes les plus pointues en matière d’énergie propre, a-t-il ajouté. Avec cette annonce, le Premier ministre semble vouloir se démarquer de son prédécesseur Tony Abbott, qu’il avait renversé en septembre 2015 lors d’un «  »putsch » » interne. Ce dernier s’était distingué par une politique extrêmement conservatrice sur le dossier climatique, cédant notamment à la puissance des lobbys d’un secteur minier particulièrement important en Australie. »

Un sursis de 7 mois pour Abengoa

Abengoa, dont la période de pré-dépôt de bilan arrivait à échéance hier mardi 28 mars (cf. L’Actu du 16 mars ), a annoncé avoir fait adopter par 75 % de ses créanciers une clause de «  »standstill » » (gel de procédure), suspendant toute demande de paiement anticipé de leur part et la vente de participations pendant sept mois. Ce délai doit permettre au spécialiste des énergies renouvelables de finaliser son plan de sauvetage et la restructuration de sa dette afin d’éviter une faillite qui aurait été parmi les plus importantes d’Espagne. Le groupe espagnol affirme par ailleurs qu’il n’aura pas besoin de la totalité des sept mois pour parachever la négociation de son plan de sauvetage et que celui-ci sera prêt fin avril ou début mai. »