Le parlement européen souhaite une stratégie européenne sur l’énergie géothermique. A l’initiative de l’eurodéputés polonais Krasnodębski affilié au groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR), une résolution a été votée la semaine dernière par la quasi-totalité de l’assemblée (96%). Elle inclut différentes demandes. Parmi celles-ci : une stratégie européenne pour l’énergie géothermique afin de réduire les charges administratives et de favoriser les investissements dans les bâtiments, l’industrie et l’agriculture ; une alliance industrielle afin d’accélérer les meilleures pratiques et la mise en œuvre effective de la législation ; un régime d’assurance harmonisé pour l’atténuation des risques financiers. L’assemblée européenne veut encourager les États membres à élaborer des stratégies nationales pour la géothermie et soutenir les régions en transition et les régions charbonnières dans leur transition vers la géothermie. Niels Fuglsang, député européen, a déclaré que la géothermie était une ressource « qui nous aide à nous libérer de notre dépendance à l’égard du gaz de Poutine » à l’image du projet Aarhus au Danemark qui alimente 36 000 foyers.
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Enercoop devient son propre responsable d’équilibre
Le producteur et fournisseur d’énergies renouvelables Enercoop a annoncé le 18 janvier devenir son propre responsable d’équilibre. La coopérative a fait basculer dans son propre périmètre tous ses consommateurs et l’essentiel de ses producteurs à la fin de l’année 2023. Elle assure officiellement les prévisions et l’équilibrage de l’ensemble de la consommation et de la production énergétique de son périmètre. C’est la première fois qu’une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (statut d’Enercoop) gère ce type d’activité. “Être responsable d’équilibre, c’est se placer au cœur des enjeux du marché de l’énergie” explique Julie Archambeaud, directrice du pôle Énergie d’Enercoop Société Coopérative d’Intérêt Collectif (statut d’Enercoop) gère ce type d’activité. Elle ajoute, “Par ailleurs, devenir notre propre responsable d’équilibre nous permet une plus grande indépendance par rapport aux divers acteurs du marché de l’électricité.”
La France toujours en retard dans son développement
Jeudi 25 janvier, Observ’ER, la FNCCR et l’Ademe ont présenté à la presse la 14e édition du baromètre des énergies renouvelables électriques en France, réalisé par Observ’ER avec le soutien de l’Ademe et de la FNCCR. Chaque nouvel opus du baromètre est l’occasion de revenir sur l’activité des différentes filières et de faire le point sur l’avancée du pays vis-à-vis de ses objectifs. Depuis 2021, la première filière électrique renouvelable en France en termes de nouvelles capacités raccordées est définitivement le photovoltaïque et 2023 a confirmé cela. Depuis trois ans, le secteur est parvenu à sensiblement rehausser son rythme de progression pour tourner autour de 3 GW de moyenne annuelle. Pour les professionnels du secteur, l’explication tient essentiellement au fait que le solaire est désormais clairement identifié comme la meilleure technologie pour se prémunir des hausses à venir de l’électricité sur le réseau. Une approche que particuliers, collectivités, PME ou grands groupes ont intégré dans leurs réflexions. Par ailleurs, l’autoconsommation poursuit son impressionnant développement avec 1,9 GW de puissance cumulée et plus de 370 000 installations en France. Côté éolien, rien de nouveau. La filière terrestre ne parvient pas à accélérer sa croissance et le segment en mer n’a pas raccordé de nouveau parc en 2023. Au total, si la progression de l’électricité renouvelable est plus vigoureuse depuis trois ans, la France n’en reste pas moins en retard sur ses objectifs. Avec une part de 28 % de la consommation électrique en 2022, le seuil visé à fin 2030 de 40 % (issu notamment de la loi Énergie et climat de 2019) pour les technologies renouvelables semble trop haut au vu de la dynamique actuelle.
Électricité renouvelable : croissance sans précédent en 2023 dans le monde
Selon une récente étude de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), 2023 aura été une année record pour le développement des capacités mondiales de production d’électricité renouvelable dans le monde. 510 gigawatts (GW) supplémentaires ont été raccordés, un chiffre de 50 % supérieur à celui de 2022, soit la plus forte dynamique jamais observée au cours des trois dernières décennies. Sans surprise, la plus forte croissance a eu lieu en Chine qui a mis en service autant d’énergie solaire photovoltaïque en 2023 que ce qui avait été raccordé en photovoltaïque en 2022 sur la planète entière (Chine incluse). En matière d’éolien, la Chine a aussi fait très fort avec un bond de 66 %. L’augmentation de la capacité des énergies renouvelables en Europe, aux États-Unis et au Brésil a également atteint de nouveaux sommets. Selon l’AIE, compte tenu des politiques actuelles et des conditions du marché, la capacité mondiale d’énergie renouvelable devrait désormais atteindre 7 300 GW sur la période 2023-2028, ce qui représente une croissance de 2,5 fois du parc installé. Solaire et éolien seront plus que jamais les secteurs moteurs en représentant 95 % de cette expansion. Avec une telle trajectoire, les énergies renouvelables dépasseront le charbon pour devenir la première source mondiale de production d’électricité d’ici 2025. Toutefois, malgré ce développement sans précédent au cours des 12 derniers mois, le monde devra aller plus loin et tripler sa capacité électrique renouvelable d’ici 2030 pour que les pays respectent les engagements pris lors de la COP28.
Électricité 100 % renouvelable pour Epson
L’entreprise japonaise d’électronique, Epson, a réalisé une transition vers une consommation d’électricité 100 % renouvelable sur l’ensemble de ses sites mondiaux en décembre 2023. L’engagement public de l’entreprise en mars 2021 pour une électricité entièrement renouvelable sur tous ses sites a été concrétisé dès novembre 2021 au Japon, suivi par la réalisation mondiale en décembre 2023. Cette initiative fait partie intégrante de la « Vision Environnementale 2050 » d’Epson, qui vise à devenir une entreprise à bilan carbone négatif et à abandonner l’utilisation de ressources non-renouvelables. Cette transition devrait permettre au groupe de réduire ses émissions annuelles de CO2 d’environ 400 000 tonnes en couvrant une consommation électrique d’environ 876 GWh par an. Au-delà de l’approvisionnement en électricité renouvelable, Epson envisage de promouvoir l’adoption généralisée des énergies renouvelables en produisant davantage de sa propre énergie et en soutenant le développement de nouvelles sources d’énergie.
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Un méthaniseur pour la Métropole de Lyon
La Métropole de Lyon vient d’approuver un projet de méthaniseur sur la station d’épuration de Pierre-Bénite et de Saint-Fons, située au sud de la ville. Le site produira du biométhane à partir des boues qui sont actuellement incinérées sans valorisation énergétique. La production sera utilisée localement et contribuera à réduire l’empreinte carbone de la Métropole de Lyon de 20 000 tonnes équivalent CO2. Une partie des sous-produits de la méthanisation sera compostée pour servir d’engrais aux agriculteurs et 11 GWh/an seront utilisés pour chauffer le nouveau réseau de chaleur urbain du Sud-Ouest Lyonnais. L’investissement de 80 millions d’euros sera rentabilisé en une dizaine d’années, avec un calendrier prévoyant le lancement de la consultation du marché en début de 2024, le début des travaux en 2026, et la production de biogaz attendue en 2028-2029.
Chaufferies bois mobiles à Besançon
La Ville de Besançon annonce l’extension de son réseau de chaleur urbain qui est actuellement alimenté à 85 % par l’usine d’incinération et des chaufferies bois. En attendant le raccordement des bâtiments de la Ville de Besançon au réseau (prévu entre 2026 et 2030), des chaufferies biomasse mobiles, intégrées dans des conteneurs de type Algeco, vont être déployées sur plusieurs sites : l’Esplanade des Droits de l’Homme, l’École Jean Zay, l’Institut Supérieur des Beaux-Arts (ISBA) et la Cuisine centrale. Elles seront positionnées à proximité des chaufferies gaz existantes sur ces sites. Ces mini-chaufferies comprennent un compartiment pour le stockage du bois et un autre pour la chaudière, assurant la production d’eau chaude reliée au circuit existant. La puissance des chaudières bois mobiles est dimensionnée pour couvrir 86 % des besoins de chauffage, avec une utilisation complémentaire des chaudières gaz lors des périodes les plus froides. Le coût global du projet s’élève à 1,2 million d’euros avec des économies prévues de 141 000 € sur la facture annuelle de chauffage en 2024. Cette initiative permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 349 tonnes équivalent CO2/an.
Le gouvernement dévoile son plan géothermie
À l’occasion de la mise en service de la centrale géothermique du quartier Pleyel à Saint-Denis (Île-de-France), Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a annoncé le 22 décembre dernier le lancement du grand plan géothermie national. Le document, attendu depuis plusieurs mois par la filière, reprend les axes déjà présentés en février 2023, qui concernaient le développement de la géothermie de surface (c’est-à-dire portée par les pompes à chaleur), pour y ajouter un ensemble de points couvrant toutes les technologies et les types de valorisation. Ce nouveau programme comporte 50 actions destinées à soutenir le déploiement de la géothermie pour répondre aux besoins de chaud et de froid renouvelable pour les bâtiments individuels et collectifs en métropole, en Outre-mer et à l’export. Parmi les axes prioritaires figure notamment le renforcement du réseau de foreurs qui doit impérativement monter en puissance pour accompagner le développement de la géothermie de surface. Un accent est également mis sur la pénétration de la géothermie dans les secteurs résidentiel et tertiaire. Pour les particuliers, le plan annonce le relèvement de l’aide Coup de Pouce Chauffage dans le cas du remplacement d’une ancienne chaudière thermique par une pompe à chaleur géothermique. Pour le tertiaire, l’idée est de multiplier les contrats patrimoniaux de chaleur renouvelable au sein des opérations soutenues par le Fonds Chaleur. Un volet particulier porte sur l’Outre-mer où le potentiel électrogène de la géothermie profonde est important. Pour accélérer les projets dans ces territoires, le plan du gouvernement prévoit la création d’une instance stratégique de concertation, réunissant l’ensemble des parties prenantes (ministères, industriels, collectivités, agences et organismes publics) et la mise à jour de la couverture du risque financier associé aux campagnes d’exploration.
Thalassothermie à Port-de-Bouc
La Ville de Port-de-Bouc, située dans les Bouches-du-Rhône, et Engie Solutions ont signé, le 20 décembre 2023, un accord pour le développement d’un projet de thalassothermie sur la commune de Port-de-Bouc. La thalassothermie consiste à récupérer l’énergie calorifique de la mer pour alimenter des bâtiments en chaleur et en froid. Le futur projet comprend divers volets visant à exploiter l’énergie marine pour améliorer la qualité de vie des habitants. Un réseau de chaleur, alimenté par thalassothermie, sera développé et desservira plus de 4 000 équivalents-logements en chauffage et eau chaude sanitaire ainsi que tous les bailleurs sociaux de la ville. Dans le prolongement de ce projet, et pour préserver au mieux les ressources en eau potable de la ville, un réseau d’eau brute sera créé pour l’arrosage des espaces verts. Par ailleurs, 19 bâtiments communaux seront équipés de centrales solaires photovoltaïques (toitures, ombrières simples et doubles) soit l’équivalent de la consommation en électricité de 878 foyers.