Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), la puissance installée d’énergie solaire photovoltaïque devrait dépasser celle du gaz naturel en 2026 et du charbon d’ici 2027, devenant ainsi la plus importante au monde. La capacité photovoltaïque mondiale cumulée sera multipliée par 3, augmentant de près de 1 500 GWc au cours de la période 2022-2027. Malgré une conjoncture inflationniste sur les matières premières, l’énergie solaire photovoltaïque demeure l’option la plus compétitive pour la production d’électricité dans une grande majorité de pays à travers le monde. En Europe, ces dernières années ont été marquées par une croissance impressionnante du déploiement de l’énergie solaire photovoltaïque, avec plus de 40 GWc nouvellement installée en 2022 (soit une augmentation de 100 % par rapport à 2020). Les emplois dans ce secteur ont augmenté de 39 % en un an pour atteindre 648 000 personnes à la fin de l’année 2022 . Cette forte croissance européenne devrait se poursuivre au cours des prochaines années, avec environ 54 GWc de nouvelles installations attendues en 2023 et un marché annuel de près de 100 GWc d’ici 2027 dans le scénario médian de Solar Power Europe. Alors que l’Allemagne a installé en 2023 environ 14 GWc de solaire photovoltaïque, la France fait figure d’exception avec seulement 3 GWc de nouvelles installations, malgré un fort potentiel encore inexploité. Qu’en est-il de la situation en France alors que la nouvelle feuille de route énergétique post 2030 doit être finalisée ? Comment atteindre la trajectoire portée par la filière française de 115 GWc en 2035 (libéralisation du foncier, simplification des procédures, adaptation du raccordement aux réseaux électriques, etc.) ? Quid de la stratégie industrielle nationale autour des futures gigafactories et des usines historiques face à la compétition mondiale ? Comment répondre aux enjeux de l’emploi et de la formation ? Comment renforcer la soutenabilité – environnementale, sociale et économique – du solaire PV sur le long terme ?